Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
56                      J.-B. ONOFRIO

ne blesser aucun amour-propre et de parler avec une bien
plus grande autorité.
   Aussi, ce discours fut-il goûté et admiré au plus haut
degré, et non seulement par les représentants de la magis-
trature, mais encore par les membres du Barreau et la
Corporation des avoués, étonnés eux-mêmes, qu'on pût
tenir devant la Cour un langage aussi digne et aussi élevé.
   Au surplus, mieux que personne, il pouvait parler,
comme il le fit. dans cette circonstance solennelle. Car ces
devoirs, traditions de notre ancienne magistrature, personne
ne les a mieux connus et mieux observés.
   Ainsi, en avons-nous toujours été les témoins. Magistrat
du Parquet, qui donc a su, mieux que" lui, grandir les
causes, qui appelaient sa haute intervention? Président de
chambre, ne l'a-t-on pas vu concilier, au plus haut degré,
la rapidité de la justice à cet examen attentif des affaires,
qui donne tant d'autorité à l'œuvre du juge? Et quels
arrêts ont obtenu plus de cette autorité que ceux qu'il a
rendus, pendant les onze années de sa présidence ?
   Depuis onze ans, en effet, il remplissait ces fonctions,
quand, le 22 octobre 1875, il fut appelé à siéger à la Cour
de Cassation. Sa profonde connaissance du droit, son expé-
rience des affaires, et son caractère si élevé, tout le rendait
digne des honneurs de la Cour suprême, à laquelle il
devait consacrer les dernières années de sa vie de magistrat,
en lui apportant un concours qui fut toujours grandement
apprécié de tous ses collègues. Car on pourrait citer
nombre de rapports insérés dans nos recueils d'arrêts, qui
sont, comme on l'a dit fort justement « des modèles de
« belle ordonnance et de clarté », et par lesquels il a con-
tribué à fixer sur plus d'une question difficile, la jurispru-
dence de la Cour de Cassation.