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6                  LES SAVANTS LYONNAIS

    Du dehors ils étaient, en retour, fréquemment consultés ;
leur réputation était universelle et leur obligeance n'était
pas au-dessous de leur science ; l'une et l'autre ne furent
jamais en défaut.
    Si' la correspondance de ces moines de Saint-Germain
est quelque jour publiée dans son intégrité, on demeurera
surpris devant tant de zèle à ne rien laisser échapper dans
les recherches les plus difficiles et à se munir des rensei-
gnements les plus minutieux et en apparence les moins
 importants.
     On peut dire qu'ils comptaient autant de collaborateurs
 que notre pays possédait alors d'hommes instruits et
 d'hommes de goût, amis des Belles-Lettres.
     Lyon n'était pas omis dans ces communications et ces
 lettres, qui s'étendaient à la plupart des villes du royaume ;
  de tout temps cette cité avait montré un goût trop prononcé
  pour les choses de l'esprit, elle comptait encore trop de
  gens distingués dans les chaires de son enseignement, au
  sein de ses académies et de ses nombreux couvents, et
  jusques derrière le comptoir de ses librairies, tôt ou tard
  des relations familières devaient se former entre les compa-
  triotes de saint Eucher et les disciples de saint Benoît.
     Nous n'assurerions pas et nous ne nous engagerions pas
  d'établir qu'elles remontaient, à travers les âges, au jour où
  l'évêque saint Nizier avait posé sa signature, à côté de celle
  de saint Germain, sur la charte des privilèges et de
  l'exemption de l'abbaye mérovingienne; depuis 565, jus-
  qu'au règne de Louis XIV, tant [de prélats s'étaient succédé
  sur les deux sièges, et tant d'événements avaient séparé les
   destinées de leurs troupeaux. Mais nous avons pensé qu'il
   ne serait pas inutile de chercher les témoignages de rap-
   ports plus récents, échappés à la dent du temps, et nous