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                    DU GÉNÉRAL FONTBONNE                          47

cinquante et soixante dix livres le sestier. car on ne me
laissât pas un seul grain, tandis que les dominateurs, les
Patriotes par excellence en avaient leurs pleins greniers et
grappillaient encore sur les réquisitions; nos amis communs
les Mazades, desaimars, Dupont ( n ) et Dode n'ont pas été
mieux traités, mais comme ils sont plus riches et ont moins
de bouches à nourrir ils s'en ressentent moins ; car j'ai
quatre enfants en bas âge, une femme, une belle mère et un
jeune beaufrere créoles de SJ Domingue qui se trouvant
entièrement ruinés par une suite des désastres de cette
malheureuse Colonie n'ont d'azile et de ressource au monde
qu'en moi qui partage de bon cœur avec eux le peu qui
me reste, mais obligé de vendre un fond après l'autre je
n'irai pas loin si la bienfaisance nationale ne vient à mon
secours ; je ne dois qu'a mon peu de fortune de n'avoir pas
été enfermé comme les autres. Aussi me rendrez vous un
insigne service, mon cher S' Prix, de me faire optenir le
rappel de mes appointements depuis le moment d'une
suspension injuste et une indamnité pour mes chevaux et
 mes équipages de campagne dont elle a occasionné la perte
 et que je suis dans l'absolue imposibilité de réparer sans la
 munificence nationale.
    Comme il est du devoir d'un bon officier d'indiquer la
 manière dont il peut le mieux servir sa patrie, je demande
 à être emploie de préfference à l'attaque ou à la déffense
 des places m'étant plus particulièrement occuppé de cette
 partie, notemment pendant les sept mois ou j'ai commandé



  (11) Dupont, famille noble du Vivarais, possédant ci-devant une part
de la seigneurie de Soyons avec le duc d'Uzès et l'évêque de Valence.
  Cette famille était alliée aux Fontbonne.