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                        ET LES BÉNÉDICTINS                           23

 la nouvelle, comme pour un personnage auquel on ne
 porte pas moins d'intérêt que de respect.
     « Il y a eu hier contre la coutume un consistoire où
 Sa Sainteté, par une grâce particulière, proposa elle-même
 l'archevêque de Lyon et l'évêque de Condom : aussi on
 enverra samedi prochain par un courrier extraordinaire
 leurs bulles. On y préconisa aussi l'archevêque d'Aix et
 l'abbaye d'Ainay pour l'abbé de Vaubecourt (15). »
    Archevêque de Lyon, Mgr de Saint-Georges devenait à
 Paris le voisin des moines et leur censitaire. Le détail est de
 mince importance, mais en le relevant, nous désignons
 peut-être le lieu où probablement Mabillon eut la conveiv
sation à laquelle il fait allusion dans sa lettre. Les
archevêques de Lyon étaient en effet, depuis un temps
immémorial, possesseurs d'un vaste hôtel, situé près de la
porte de Bucy, dans la rue Saint-André-des-Arts, à quel-
ques pas de l'entrée du monastère de Saint-Germain et sur
son ancien territoire. Ils y descendaient pendant leur
séjour dans la capitale ; moins célèbre que l'hôtel de Sens,
la maison avait conservé très grand air ; jadis, paraît-il,
elle avait servi à Jeanne de Navarre, la. veuve de Philippe
le Bel (16).
    Mais nous avons mieux que des hypothèses sur les rela-
tions de Sa Grandeur et des religieux.


   (15) Bibl. nat. F.F. 19644. Correspondance de Dom Estiennot. Lettre
à Dom Lecerf, 27 octobre 1693.
   (16) Cf. Félix et Louis Lazare. Dictionnaire administratif et historique
des rues et des monuments de Paris. Paris, 1855.
   Lefeuve, Histoire de Pans, rue par rue, maison par maison. T. IV,
cite à ce propos un retrait opéré le 11 janvier 1703 par G. de Saint-
Georges sur les enfants et autres héritiers de Louis Blanet.