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202 EN TOSCANE ET EN 0MBRIE ses églises, le Dôme, Saint-Michel et Saint Frigidien, toutes les trois desxi e et xiie siècles. Le Dôme de marbre vieilli, avec sa triple façade de sveltes colonnettes, sa haute tour sarrazine, son intérieur sombre où brille la lampe d'or du Tempietto, conservant le fameux Volto ou crucifix miraculeux, çà et là dans les cha- pelles des peintures, sculptures, surtout le noble tombeau de Noceto, le célèbre humaniste — secrétaire du grand pape Nicolas V, l'un des Pères de la Renaissance. Saint-Michel, église vénérable fondée en 764 par le duc lombard Teutprand et sa femme Gumprande, s'orne aussi de trois rangs de délicates colonnettes, dominés par l'Ar- change bysantin aux ailes de bronze. Enfin San-Frediano ou Saint Frigidien, la troisième et la plus curieuse, construite au vn e siècle par les rois lombards Bertharic et Kunbert (1), en mémoire du saint irlandais Frigidien, évêque de Lucques de 560 à 578. C'est une véritable basilique primitive à toiture apparente soutenue par deux lignes de colonnes antiques, simples et imposantes, dans les chapelles, de vieilles fresques d'As- pertini, des fonts aux sculptures un peu barbares de magister Robertus ( r r 5 i ) et une ravissante Annonciation d'Andréa délia Robbia, enguirlandée de fleurs et de fruits. La façade plane porte l'immense mosaïque, sur fond d'or, du Christ dans sa gloire, abritée sous l'auvent à poutrelles sculptées semblables aux avant-toits des mosquées du Caire, de même le campanile aux créneaux sarrazins me rappelle la tour de Mansourah à Tlemcen : nouveauté artistique rapportée des (1) Bertharic roi de l'Italie Lombarde de 671 à 686, son fils Kun- bert lui succéda de 686 à 700. Ses nombreuses fondations religieuses lui méritèrent l'épithète de Pins.