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                  EN TOSCANE ET EN OMBRIE                   219

  bienheureuse les protège. Le Couronnement de là Vierge
  Saint Jacques, la Transfiguration dans un mélancolique
 lointain d'Ombrie.
    Le Pinturrichio charme avec sa Vierge blonde si genti-
 ment assise entre le Bambino et Jean, saint Jérôme et saint
 Augustin, tous deux magnifiquement drapés en leur chape
 rouge et or.
    C'est au musée de Pérouse que j'ai le plus vivement
 ressenti l'impression pénible causée par l'idée assez barbare
 de ces agglomérations modernes nommées musée, où
 toutes les toiles enlevées un peu partout me paraissent
 presque mutilées. Ces tableaux religieux ont été peints par
 leurs grands auteurs pour telle place,tel éclairage., tel demi-
 jour pieux des chapelles, les cadres aussi étaient adéquats
 à tel autel ou telle parure des églises, tandis que là, tous
réunis sans grand ordre, en des salles nues, blanchies, en
 pleine lumière, ils ont quelque chose de la morne tristesse
de l'objet administratif, étiquette, enregistré.
    Le Cambio, au contraire, est admirablement intact, les
rudes marchands pérugins n'y viennent plus traiter leurs
affaires, mais leur banc, étourdissant ouvrage sculpté, mar-
queté, d'Antonio Mercatello, les attend toujours, pas un
roi n'eut jamais trône pareil !
    Les célèbres voûtes peintes à la fresque par le Pérugin,
véritable ciel étendu par son génie au-dessus des trafics
terrestres, enseignaient dans leur splendeur les sept vertus
aux bourgeois de Pérouse.
    Pérouse et Assises se font face, entre elles deux, la vallée
du Tibre, et une heure à peine de railway, la gare
d'Assises est aussi dans la plaine, à droite, Sainte-Marie-
des-Anges, à gauche, les énormes contreforts supportant
l'immense couvent et les trois églises superposées au-dessus
du tombeau du Séraphique.