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                        J.-B. ONOFRIO                        55

    Avocat général en 1856, et président de Chambre en
 1864, il allait appartenir ainsi, pendant vingt-six ans à notre
 Cour d'appel, qui n'a pas connu de plus grand magistrat.
    Grand magistrat, je l'ai dit déjà, et je ne crains pas de le
 répéter, il le fut, en effet, au plus haut degré, par le carac-
tère, par la dignité de la vie, par le savoir, par le travail,
 et par la conscience qu'il apporta toujours dans l'exercice
 de ses fonctions.
   Tous ceux qui l'ont connu peuvent en témoigner comme
moi. Et quant à ceux pour qui sa vie est demeurée plus
ignorée, ils peuvent s'en assurer encore, en relisant l'admi-
rable discours qu'il prononçait à l'audience solennelle de
rentrée, du 4 novembre 1862, et dans lequel il rappelait à
ses auditeurs tous les devoirs, imposés à quiconque parti-
cipe à l'œuvre de la justice.
   En pareille circonstance, le rôle d'un orateur, jeune
encore, est délicat et difficile. N'y . a-t-il pas, en effet,
quelque péril à rappeler à des magistrats, que leur âge,
leur caractère et leur grande autorité semblent soustraire
aux leçons et aux conseils, ces austères vérités, dont les
Mercuriales d'autrefois renferment la plus haute expression ?
   Aussi, en reprenant ces vieilles traditions, Onofrio se
garda bien de parler, en son nom, des devoirs profession-
nels et des vertus exigées du magistrat. L'enseignement de
ces devoirs et de ces vertus, il le plaça dans la bouche de
l'un des plus dignes représentants de cette illustre famille
Favre, qui a fourni plus d'un magistrat honoré au Présidial
de Bourg, comme au Sénat de Savoie. En abritant ainsi,
comme il le dit lui-même « à la fois la faiblesse de sa
« parole et les hardiesses de la censure sous l'autorité d'un
« nom vénéré pour le double mérite d'une grande science
« et d'une haute vertu », l'orateur pouvait être certain de