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14 LKS SAVANTS LYONNAIS des lettres d'Yves, n'était indiqué que par l'initiale J., de téméraires copistes ont voulu écrire le nom en entier et ils ont mis Jean pour Joceran. « La preuve que ma supposition n'est pas gratuite, Sou- chet me la fournit, quand il remarque, pour la lettre 237 e , que son titre varie dans les manuscrits et qu'en particulier dans un assez vieux, on trouve seulement la première lettre du mot J., archevêque de Lyon. Rien de plus opportun ne pouvait être mis en avant pour ma défense. « Aussi je ne doute pas que dans ces deux cas Jean ait été mis pour Jocerand par des copistes maladroits, et du coup est ruiné le fondement sur lequel s'appuyait l'épis- copat de ce personnage fictif. Il doit donc disparaître comme intrus des catalogues, à moins qu'on ait d'autres arguments à faire valoir. « Telles sont les idées, Monseigneur, que je tenais à vous soumettre, aussi bien pour éclairer l'administration de Joceran que pour supprimer celle de Jean, attendant que d'après les antiques monuments de votre Église Primatiale, si familiers à votre mémoire, vous portiez un jugement définitif, qui corrigera mon erreur ou me confirmera dans mon opinion. « A Paris, le 29 mars 1707. » Le lecteur conviendra que dans cette discussion la cour- toisie est égale à la solidité ; le religieux discret et le savant judicieux s'y montrent également. Que subsiste-t-il de la distraction de l'éditeur de l'abbé Geoffroi ? La cause en étant expliquée avec cette lucidité qu'on vient d'admirer, il est évident qu'elle ne répond à rien. Mabillon n'a pas poussé plus loin son argumentation, et