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I78                          IZERNORE

   En second lieu le moine anonyme connaissait bien cette
langue celte et gauloise, et il ne pouvait pas, en écrivant ce
passage, l'emprunter à la langue burgonde ; il écrivait vers
450, époque à laquelle à peu près les Burgondes envahirent
nos contrées. Ces derniers n'auraient donc pu substituer
alors, et en si peu de temps, une langue à une autre.
   Enfin ce moine, disciple de saint Oyend, dit que ce saint
lui parlait familièrement, lui décrivait la figure, la personne
du grand saint Martin, qu'il avait connu, et lui faisait les
confidences les plus intimes; or ces saints, tous trois natifs
d'Izernore, étaient d'une intelligence cultivée et distinguée,
saint Romain avait été élevé au monastère d'Ainay,
saint Lupicin allait soutenir les droits des malheureux Gallo-
Romains opprimés devant Hilpéric, roi des Burgondes à
Genève.

   Quant à saint Oyend, fondateur des règles du monastère
de Condat, il était fils d'un homme de mérite qui, resté
veuf, avait été nommé par le Pape et le vote des fidèles,
archiprêtre, curé d'Izernore.
   Le moine anonyme ne pouvait donc connaître l'origine
du nom d'Izernore que par saint Oyend, qui y était né, et
quand ce dernier la lui donnait ainsi, le nom d'Isarndor
signifiant porte de fer, il y a lieu de croire que c'était bien
la vérité.

  M. d'Arbois de Jubainville (5), dit en commentant le
passage du moine anonyme, qu'Isarnor, employé comme
nom commun, veut dire fer en gaulois, mais il ajoute que


  (5) Recherches sur l'origine de la propriété foncière et du nom dis lieux
habités en France. 1890, p. 154.