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SOCIÉTÉS SAVANTES 133 propagée partout, sauf en Italie et en Suisse. Elle a pénétré dans les rivières de France, par le Danube et le Rhin, et de là par les canaux. Mais on ne l'observe dans le Rhône qu'au dessous du confluent de la Saône. A Arles, notamment, les conduites d'eau en sont littéralement obstruées. A Lyon, au contraire, on n'en a point rencontré dans les conduites des eaux. Et cela, parce que ces mollusques ne peuvent remonter le Rhône. L'orateur examiné ensuite l'influence de ces nou- veaux milieux sur ces mollusques. Manquant de lumière et d'éléments nutritifs, soumis à la pression de la vitesse de l'eau, leur taille s'est amoindrie ; la coloration des coquillages s'est atténuée et uniformisée ; leur forme s'est allongée ; les colonies sont devenues plus populeuses et les organes visuels ont presque disparu. Quant aux conséquences pra- tiques, elles consistent non seulement dans l'obstruction des tuyaux, mais aussi dans l'altération des eaux, car beaucoup de ces mollusques meurent et se dissolvent dans l'eau. Pour obvier à cet état de chose, le remède est difficile. L'orateur propose de faire périr ces mollusques en introduisant dans les tuyaux une eau acidulée, et en faisant passer, après un délai de quinze jours, un courant énergique dans les conduits, pour enlever tous les mollusques détruits. Dans tous les cas, l'orateur conclut en disant que l'eau des fleuves devrait être proscrite de l'ali- mentation, et qu'on devrait donner la préférence aux eaux de sources, qui ne renferment que de petits coquillages inoflensifs. — Sur une question posée par M. Delore, M. Locard ajoute que les nappes sou- terraines renferment bien aussi quelques mollusques, mais de très petites dimensions et ne pouvant être nuisibles. Mais un filtrage bien fait ne laisse passer aucun mollusque. — M. Delore fait observer que les mollusques morts ne sont pas seuls à redouter et que, même vivants, ils sont une cause d'altération de l'eau. — M. OUier fait observer aussi que la facilité de reproduction des mollusques, dans les conduites d'eau, s'explique surtout parce qu'ils sont à l'abri des animaux qui les détruisent. Au point de vue pratique, la destruction par une eau aci- dulée ne lui paraît pas un remède suffisant. Dans tous les cas, il est bon d'observer qu'en ce qui concerne Lyon, il est reconnu que la fil- tration des eaux s'oppose à l'introduction de -toute espèce de mollusques dans les conduites des eaux. — M. Locard déclare partager l'opinion de M. Ollier sur le premier point. Car les Dreissensta ont surtout pour ennemis des oiseaux aquatiques. Mais, sur le second point, le nettoyage des tuyaux étant une opération très difficile, une chasse violente dans