page suivante »
ET LES BÉNÉDICTINS 235 n'en avoir rien appris et qu'il vous croyait en bon port. Ce qui m'avait induit à vous faire ces lignes si je n'eusse été surpris d'une colique qui m'a toujours duré et dont je ne suis pas encore guéri et comme j'attendais toujours des nouvelles de M. Dupuys et voyant qu'il ne m'en arrivait aucune, à la fin j'ai rompu mon silence pour vous prier de me savoir dire si vous avez reçu ma dernière lettre avec les actes énoncés, ou non, et ce qu'il vous en semble. « Je vous mandai qu'après la réception de vos livres je vous manderai quelques pièces curieuses et c'est ce que j'attendais, mais je ne sais quel jugement faire ni de ces livres-là , ni de votre long silence ; cela m'a fait, comme je vous ai dit, appréhendé pour votre santé et soupçonné que vous ne soyez pas content de ce que je vous ai envoyé. Vous me ferez grand plaisir de m'en vouloir éclaircir et je tâcherai à vous donner une plus ample satisfaction, et soyez certain, s'il vous plaît, que quand vous voudrez m'envoyer quelque chose, je le saurai bien payer d'une façon ou d'autre; je suis de ces abeilles qui fendent le miel pour le suc des fleurs qu'elles ont tiré. « Je suis marri de vous être tant importun. Mr l'Evêque de Babylone jadis des vôtres a été ici quelques jours et s'en va en cour. J'ai eu l'honneur de le visiter, nous étant autrefois connu chez M. de Marca, auparavant son assomption à l'épiscopat. Si vous savez quelque nouvelle de l'affaire de Dom Henri de Beuvron, élu abbé de Cluny, vous m'obli- gerez fort de m'en faire part et si votre Révérence me juge capable de faire ici quelque chose pour son service, elle n'aura, s'il lui plait, qu'à me commander et croire que je suis et désire être toute ma vie, etc. « Chez M. Barbier, marchand libraire en rue Mercière. A la Sphère. »