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t>E LA P R I È R E . 509 qui reste à l'homme dans ce naufrage (1). Oui, la prière est l'unique pouvoir de l'homme puisqu'elle est le produit du désir, et que le désir est le seul mouvement de liberté que l'âme peut offrir à la grâce. Mais quoi, le désir?., c'est là ce qui reste à l'homme de sa liberté ! Ne soyons point attérés devant l'apparente fragilité de l'u- nique pouvoir de l'âme dans sa chute. L'être qui se précipi- terait dans le né,ant y serait suivi par un fil que l'éternité môme ne pourrait rompre; et ce fil invisible soulèverait en- core un monde, la création tout entière, plutôt que de se briser et de perdre celui qui possède de l'être ! Savez-vous ce que c'est que l'être ?.. ah ! ce n'est pas en vain que l'on prit part aux droits de l'absolu. La prière, avons-nous dit? nous allons comprendre qu'elle est la puissance dont nous venons de prononcer le nom. Considérons ce qui se passe au sein de l'Etre. L'amour, qui est le plus doux, est le maître de la Puissance, et c'est lui qui (i) « La prière n'est autre chose qu'un saint désir, » dit S. ÀCGUSÃVN. a Le fond de la prière, c'est le désir, » dit NICOLE. « La volonté de prier est déjà une prière, » dit LESSISG. « Qui petit a Deo, dum petit accepil, ipsum enim petere et accipere, » dit S. AMEROISE. « Si non vis intermittere orare, noli intermittere desiderare. Contiuuum desiderium tuum, continua vox tua. » S. AUG. « Si ne intermittere orare, quid est aliud quam beatara vitam si ne inter- missione desiderare. » IDEM. « In oribus Dei, vehemens desiderium est magnus clamor. » « J e te chercherai en te désirant, Seigneur, je te désirerai en te cherchant, et je te trouverai en t'aimant, » dit S. AKTHELME. « La prière est le désir du cÅ“ur, » a dit un autre Saint. «. Aimer Dieu c'est le désirer ; la prière est le désir de l'âme, qui la porte vers l'objet qu'elle aime. » D E t.* MEHNAIS, Imitât, de J G.