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494                 SUR LA COLONIE CrRECQDE

est écrite en grec : ce qui nous montre que la langue grecque,
était parlée a Lyon, aussi bien que la langue latine; et si
celle lettre esl adressée aux églises des provinces d'Asie et
de Plirygie, c'est bien moins parce que ces églises avaient
envoyé à Lyon des prédicateurs de l'Évangile, qu'à cause que les
habitants grecs de noire ville reconnaissaient tirer leur origine
de l'Asie Mineure et pensaient avec raison que les chrétiens
de ces pays liraient avec une joie sainte le récil de la foi,
du courage et des triomphes de leurs compatriotes. '
   Mais la persécution n'anéantit pas entièrement la colonie
grecque de Lyon. Dans l'inscription d'une pierre taurobolique,
trouvée dernièrement dans la démolition du pont-du-Change,
et dont la date semble fixée avec raison par M. de Bois-
sieu (l) à la fin du règne de Sévère, nous trouvons deux noms
grecs de femme, Palhénope et Alexandria, précédés chacun
d'un prénom romain, preuve qu'elles étaient gallo-romaines
de naissance et grecques d'origine. Nous trouvons aussi un
grand nombre de noms grecs dans les inscriptions qui nous
restent et que le P. Ménétrier a rapportées dans sa grande
histoire consulaire (2), Porphorus, Eutyche, Eutychianus,
Callimorphus, Polychromus, Héliodore, Méléagre, Onesime,
Pyrame, Hermès, Aster, Hylas, Jane, Aslrophyle, et les
noms de femmes, Thalasia, Sulia, Anthès, Agathomeris,
Callisle, Zolica, Myrinne.
   Une dernière preuve de notre sentiment est la multitude
de noms grecs répandus autour de Lyon et dans son voi-
sinage. D'abord, je vois le nom d'origine grecque donné à un
village situé a une lieue de Lyon, Irigny. Les environs de Ville-
franche présentent ensuite un grand nombre de noms d'origine
évidemment grecque : Denicé qui rappelle le nom grec de

  (i) Revue du Lyonnais, 1846.
  (2) Page n .