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                         LES QUAIS DE LA SAÔNE.                        469
     dunum, texte à tant d'étymologies diverses , elle allait de Saint-Iré-
     née au revers oriental de Fourvière, et ce ne fut guère qu'au Ve siè-
     cle qu'elle se mit à descendre dans la plaine.
        C'est au cinquante-septième archevêque de Lyon, à Humbert 1er,
     que notre ville fut redevable, en 1050, de la première arche de son
     premier pont, cet antique pont de Pierre dont l'année 1846 a vu
     démolir et tomber les arcs inégaux, pour mettre à découvert le pont
     de Nemours, construit en une seule année par l'ingénieur Jordan.
     Adieu donc, vieux serviteur, qui avais vu passer tant de généra-
     tions et avais conservé quelque chose de chacune d'elles! Adieu, tes
     pittoresques maisons et ta vénérable structure! Place à ton frère
     nouveau né, si blanc et si froid, qu'on le dirait fait d'une seule
     pièce.
        Le robuste pont Tilsitt, monument de l'Empire , remplaça un
»    vieux et frêle pont en bois. Tout nouveau qu'il est, il a déjà porté
     sur ses cinq arches bien des rois et leur suite. Celte pauvre maison
     que l'on aperçoit adroite, l'Archevêché, a successivement reçu, dans
     ses salons et sur sa terrasse, Napoléon et les Bourbons, et fait bril-
     ler tour à tour en ses tentures l'aigle, la fleur de lis et le coq gau-
     lois. Lecardinal.de Bonald y remplace aujourd'hui le cardinal Fesch.
        Quoique nous soyons au milieu de la ville, nos regards s'étendent
     au loin dans la campagne. Sur la hauteur, voici le pavillon Chalard
     dont le génie va s'emparer pour en faire un fort, puis l'église Saint-
     Irenée dont le clocher se profile et coupe harmonieusement la
     ligne du coteau. Au bas le pont d'Ainay ; le vieux quartier de
     Saint-George avec son église que vient de restaurer avec habileté
    M. Bossan ; l'ancienne Commanderie, seul monument qui rappelle
     à Lyon le séjour des chevaliers de Malte. La Quarantaine
     nous parle encore des pestes du XVI et du XVIIe siècle. Sur
    l'autre rive, le Grenier à sel avec sa haute et unique porte;
    la Douane, puis ce bâtiment à toits aigus et en ruines, tout ce qui
    reste de l'Arsenal incendié à l'époque du siège. Sur cet emplacement,
    vide aujourd'hui, existait encore, il y a quelques mois, froid et dé-
    peuplé depuis la révolution, le couvent des Saintes-Claires. C'est
    dans cette enceinte, qu'après une partie de paume, le Dauphin,
    fils de François 1er, reçut des mains de son favori Montecucully