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               SUR SON HISTOIRE DES GIRONDINS.                      451
coup d'osil pénétrant vous sondez les causes des événements, et,
vous les poursuivez dans leurs conséquences les plus éloignées. Puis,
par une ingénieuse manière, supprimant les fautes, et proposant de
meilleurs desseins, vous montrez, pour l'enseignement de l'avenir,
comment l'histoire aurait pu se faire d'autre façon et plus heureuse-
ment. Convaincu de la puissance infinie de Dieu, vous croyez aussi
au large empire de l'homme sur ses destinées. Ainsi se trouve, dans
votre livre comme dans la vie, l'action harmonieuse delà nature,
de l'homme et de Dieu ; et votre raison se place, loin du fatalisme,
à la limite vraie entre la grâce et le libre arbitre.
   Manifestation puissante de la pensée, votre style éclaire : il séduit.
Quelle ampleur, et quelle désinvolture hardie et gracieuse ! la lan-
gue vous sert en amante fidèle et pleine d'une sensible intelligence.
On ne sait ce qu'il faut le plus admirer de la correction et de la tem-
pérance, ou de la vigueur du tour et de l'imprévu des expressions.
C'est la rigoureuse clarté du nord, avec l'éclat et la richesse des ima-
ges de l'orient.
   Il est presque de mode aujourd'hui, parmi les écrivains, de faire
son livre sur la Révolution. Mais les uns n'en saisissent que le côté
dramatique et à grands effets ; d'autres ont trempé leur plume dans
le fiel ; quelques-uns ont écrit comme tout éblouis encore par une
longue fantasmagorie; ceux-ci emportés par la fièvre de l'indépen-
dance, ceux-là conduits par les calculs de l'ambition. Vous avez
voulu restituer l'œuvre révolutionnaire à la France et au monde avec
 son vrai SBDS et toute sa portée. Dans ce dessein, unissant, comme
vous faites, la science précise, complète et scrupuleuse des faits à
une sagacité singulière pour saisir et mettre au grandjour le progrès
latent de la vie politique, vous avez écrit, pour la cause des peuples,
 sous l'inspiration du génie de l'humanité, et du Dieu que vous iu-
 voquez au début.
                                                  C. GllISEUPi,