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                 SUR SON HISTOIRE DES GIRONDINS.                     449
  vous pensez ainsi, en philosophe, et eu homme politique qu'une
 forme spéciale de gouvernement n'est pas nécessairement et à per-
  pétuité inhérente à un pays ; qu'à tel moment que vous indiquez,
  dans le passé, la République aurait préservé la France et l'Europe
 de bien des maux, qu'elle aurait sauvé la tête du roi, et que par elle,
 sans tache de sang, la révolution aurait traversé digne, forte et pure
 le premier âge de la liberté. Quant à la licence, elle est énergique-
 roent flétrie ; qu'il vienne d'en bas ou d'en haut, vous détestez
 également le despotisme.
     Aux yeux de plusieurs, vous avez le tort d'être juste envers les
 promoteurs tardifs de la République. Vous vous êtes même complu,
 crime impardonnable, à refaire pour la postérité le portrait si défi-
 guré de l'homme qui est devenu comme le bouc-émissaire de ce
 temps néfaste. Un Robespierre au visage doux et reposé, discip/e
 élégiaque de Rousseau, d'humeur enjouée, facile ; le cœur ému par
 un premier et pur amour, s'en allant errer le dimanche dans les bois
 de Neuilly, ou sous les ombrages de Meudou ! quelle nouveauté d'où
 les habiles ont tiré leurs conclusions. Je leur laisse le soin d'eu sen-
 tir toute l'absurdité.
    Veut-on nommer républicain tout homme qui vit près du peuple,
 l'interrogeant sur ses besoins, l'instruisant de ses devoirs autant
que de ses droits, et qui emploie sa vie et ses ressources de toutes
sortes à élever le plus grand nombre posstble au rang de créature
libre et digne de Dieu?—alors j'accepte pour vous sans embarras
le titre de républicain ; car vous aimez sincèrement le peuple. Vous
l'avez dit vous-même : « la pensée démocratique, c'est-à-dire la
pensée de l'unité des citoyens n'est pas seulement une pensée popu-
laire, mais elle est peut-être la seule pensée de salut pour les gou-
vernements. » et vous avez appelé de vos vœux l'accomplissement
régulier et pacifique des destinées de la démocatrie. Ce ne sera pas
votre moindre titre à l'amour de la postérité.
    Louer le bien avec justice dans un roi, comme en un simple ci-
toyen; ne point méconnaître de nobles et touchantes vertus, par
cela qu'elles florissent à l'ombre d'un trône ; quand l'humiliation, le
malheur, la mort viennent frappera la porte du palais, sympathi-
ser avec les tortures d'une royale famille ; si des fautes ont été com-
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