page suivante »
DE LYON. 421 terre, où les chanoines étaient immobiles dans leurs stalles, comme des statues. Et puis tout change : les suisses une fois dressés meu- rent, les bedeaux émigrent : prêtres et auxiliaires laïques des prê- tres se recrutent dans les rangs d'une génération moins imprégnée du sentiment liturgique. Parmi ces visages nouveaux, vous ne trou- vez plus cette onction, cette modestie, cette sérénité des anciens visages. Il existe derrière tout cela une force que rien n'ébranle, et qui a toujours le même mépris pour les vœux les plus sages et les plus saints. C'est elle qui favorise le dévergondage de la musi- que, elle qui ne craint pas de sacrifier les chants liturgiques et populaires à de barbares accents ; elle qui fait remplacer, par des notes absurdes, inintelligibles et incomprises, YO salutaris hostia ecclésiastique qui, à St-Jean de Lyon, était chanté par les enfants de chœur groupés devant l'autel majeur. Que cette vo- lonté, au moins, déploie l'invincible obstination dont elle a le se- cret, pour la conversion en jardin de l'archevêché actuelle, et la réédification de la paroisse de Sainte-Croix. Je n'ai plus rien à dire ici des nouvelles verrières posées dans la chapelle de Saint-Vincent-de-Paul ; elles ont été jugées. J'avais formulé mon opinion sur elles, avant qu'elles fussent placées à Saint-Jean,et de l'atelier de M. Maréchal,à Metz,où je les vis en juin dernier. Belle couleur, peu de vêtements et de fonds, carnations brûlées, expression religieuse trop faiblement développée, arma- tures admirables. On a remplacé récemment le Te igitur de l'autel majeur, par un cadre : c'est une faute : l'ancien carlon rappelait davantage par sa forme pliante, celle du tryptique qu'il représente. Si le projet de réédiflcation d'une paroisse de Sainte-Croix est indéfiniment ajourné, ne pourrait-on pas, en attendant, consacrer au double usage de paroisse et de petit chœur d'hiver, pour les cha- noines, la chapelle basse qui ne sert aujourd'hui qu'au dernier usage, et s'ouvre sous la conlre-nef méridionale de St-Jean ? Cette chapelle est tout un petit temple : elle a conservé un vieil autel aux pare- ments de soie, dont la couleur change, selon les exigences liturgi- ques. Je ne connais rien de touchant comme la messe canoniale cé- lébrée, en hiver, dans cette chapelle: entendus de la nef du temple,