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                  LES PETITS DÉNICHEURS.                     407

La pauvre mère a beau traîner l'aile et courir
Au devant de leurs pas, feignant d'être blessée,
Sublime dévoûment qui l'expose à mourir
Pour sauver sa famille en leurs mains dispersée !
Les petits ravisseurs, fuyant à travers chants,
Rapportent au logis leur capture innocente,
Et laissent, sans la voir, la perdrix gémissante,
Attrister les échos par ses appels touchants.



        Dans leurs meurtrières entraves,
        La. moitié des pauvres captifs
Étaient morts étouffés, et de leurs cris plaintifs
Les autres demandaient ce qui manque aux escJaves :
Les bois, le ciel, l'air libre... —« Ils chantent ! ils ont faim,
S'écrie un des marmots, vite apporte du pain ! »
        — « Du pain ! et pourquoi faire?
        Le pain ne fait pas leur affaire :
        Moi je cours leur chercher du grain... »
—« Du grain ! Eh ! penses-lu qu'au mois de mai leur mère
        En trouve dans les verts genêts? »
— « El toi, penses-lu donc que le pain sur la terre
Pour les petits perdreaux tombe là tout exprès? » —


De propos en propos la querelle s'engage.
        Les enfants ne se cèdent point :
Du métier d'homme ils font entr'eux l'apprentissage.
Les nôtres préludaient au duel à coups de poing.
Mais les oiseaux, privés de la moindre pâture,
S'étaient, pendant ce temps, résignés à mourir.
Que ne leur donnait-on un peu de nourriture
Qui les aurait sauvés, au lieu de discourir.