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           LES M O N T A G N E S ,   POEME   PAR   M.   ETIENNE   MALPERTUY.




   Qu'importe le titre d'une œuvre littéraire.'' Le titre est une éma-
nation toute personnelle et toute capricieuse de l'auleur. Les an-
ciens donnaient souvent à leur recueil poétique une dénomination
tirée du sujet de la première pièce; les modernes prenntnt ordi-
nairement pour titre de leur poème le sentiment général qui l'a
dicté. Il a plu à M. Malpertuy de donner à son œuvre le nom de
la scène où agissent ses personnages ; nul ne saurait y trouver
rien à blâmer. Le nom des choses et des hommes n'est, heureuse-
ment de nos jours, qu'un numéro d'ordre qui sert à les distinguer
entre eux, et qui ne leur attribue par lui-même aucune valeur ;
c'est au fond des choses et dans le cœur des hommes qu'il faut
regarder pour connaître leur mérite.
   Un jeune touriste, après avoir passé toute une journée à s'aven-
turer dans les montagnes, sans autre guide que sa fantaisie, s'arrête,
vers le soir, sous le porche d'une pauvre église de village. Il est
là, attendant que la lune se lève pour lui montrer le chemin qui
le conduira à la ville prochaine ; quand, tout-à-coup, lui apparaît,
au sortir du temple rustique, une jeune fille, belle comme la rose
des Alpes, et pure comme un petit enfant qui vient de faire sa
prière. En simple et franche montagnarde qu'elle est, et avec une
foi digne des temps antiques, elle offre l'hospitalité de la maison
paternelle au jeune voyageur qui accepte, puis devient amoureux,
épouse et se fait montagnard.
   Rien de plus simple que le plan de ce petit ouvrage, toute l'action