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272 VOVAGE A VIENNE. qui, du reste, s'explique naturellement par la différence de population et par l'étendue de terrain. Par contre, il y a au moins autant de bière et plus de musique , de danses et de jeux. Je ne sais plus qui a dit qu*en assemblant les hommes on met en présence plutôt leurs passions que leurs vertus ; mais on peut rassembler les Viennois sans mellre en jeu l'homme tout entier et au vif, sans déchaîner autre chose que les appétits vulgeires, la soif de bière et de valse de ce bon peuple conduit à la baguette de Strauss et de M. de Melternich. Après la bière innocente et la valse , qui l'est un peu moins, ce qu'on aime le plus, à Vienne , — goût raisonnable, celui-là ,— c'est la collection, en général, et particulièrement celle qui rassemble et met en relief les choses locales qui parlent du passé, qui ont enfin un intérêt national et histo- rique. L'Autrichien est conservateur : l'arsenal, le belvédère et le château de Ritterbourg le démontrent avec éclat, sans parler des curiosités nombreuses qui abondent dans les salons des riches parliculiers. L'Arsenal, édifice vaste et sans grandeur, sans style , sans grâce, renferme d'abord comme chose essentielle , quoique d'un rare usage pour l'Autriche , depuis longtemps, une grande quantité d'armes , dont on admire communé- ment l'arrangement ingénieux. Il y a là des colonnades de fusils terminées par des chapiteaux de pistolets. Les plafonds ont une singulière décoration d'astres en sabres et baïonnettes. On dit qu'il y a là de quoi armer deux cent mille hommes ; mais il s'écoulera probablement bien des années avant que la guerre vienne déranger celle architecture militaire et pacifique. Dans la vaste cour quadrangulaire, un guide ou démons- trateur , attaché à l'établissement , me fit remarquer une immense chaîne en fer, suspendue err festons el formant