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158                   LA RÉFORME POSTALE
bien timides cependant, du projet de loi présenté par le gouverne-
ment. Tout bien considéré, il ne faut peut-être pas regretter trop
vivement ce qui s'est passé l'année dernière. Si les propositions
du gouvernement avaient été adoptées, elles auraient donné aux
réclamations élevées en faveur de la réforme postale une satisfac-
tion très incomplète qui pourtant, comme on l'annonçait déjà,aurait
suffi pour ajourner à un lointain avenir toute nouvelle amélioration.
Il faut donc s'applaudir plutôt que se plaindre de ce qui a été fait.
L'opinion publique a progressé, pendant ces derniers temps, sur
cette question importante. Il y a lieu d'espérer que, pendant la
session actuelle, le pays obtiendra enfin une réforme postale, aussi
large, aussi libérale que l'exigent les graves intérêts qui s'y rat-
tachent.
    Toutefois, il ne faut pas s'attendre à un facile triomphe. Quelle
que soit l'évidence du besoin et des avantages de cette grande
mesure, son adoption rencontrera des obstacles. Les uns, retenus
par la crainte de diminuer une recette publique, nieront l'opportu-
nité d'exécution. Les autres, admettant le principe et l'opportunité,
contesteront sur l'étendue et sur les moyens de l'application. ïl y
aura donc à combattre ceux qui ne voudront rien, et ceux qui vou-
dront trop peu.
    Ce n'est pas à la tribune seulement que le débat doit avoir lieu
pour assurer le succès; la presse doit fournir aussi son concours.
Des études préliminaires pourront ainsi précéder utilement la dis-
cussion. Des renseignements plus nombreux, une argumentation
plus complète rendront la bonne solution plus certaine et plus
 facile. Nous avons voulu coopérer à cette œuvre préalable en lui
 offrant le tribut de notre travail.



                                  I.


   Les érudits font remonter aux temps les plus anciens l'origine
de l'institution des postes. Selon eux, on trouverait dans les histo-
riens la preuve que, près de six cents ans avant l'ère chrétienne,