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15V                    M.   ASNGKLO FRIGNANI.

et homme pécheur, toujours est-il à croire qu'il a été dans les ar-
rangements de la Providence que mon entrée en ce lieu servit à
te rendre la santé. C'est donc pour ces motifs, mais pardessus tout
pour aider ton esprit malade, que je me suis déclaré messager ce"
leste. Maintenant, bon courage, car je te vois presque guérie, et sois
assurée que dans peu de jours tu iras voir et tes chers enfants et
ton époux.
   Oh ! comme ton langage me calme, disailL           attendrie jusques
aux larmes '. Puis elle continua : Dis-moi, pourquoi donc te trouves-
lu là parmi nous autres fous?
   C'est par la volonté du Seigneur, en punition de mes péchés.
Mais il est temps que tu descendes, L...., et que tu portes l'échelle
à sa place, car si les infirmiers le surprenaient ici, ils te croiraient
encore plus folle que jamais, et lu prolongerais ainsi ta prison, je
ne sais combien de temps.
   Tu dis vrai.
   Puis, quand nous nous eûmes donné encore un baiser, L.... des-
cendit et emporta l'échelle.
   Quatre jours après, et un mois peut-être depuis que je lui avais
parlé pour la première fois, le médecin la fit sortir de l'hôpital,
comme guérie.
   Je prenais tant de plaisir à la guérison de la pauvre malheureuse
que j'en fis remarquer le progrès à un certain Mjzrini, qui avait
été mon condisciple en philosophie, et qui, s'étant rendu à Faenza
pour réclamer un héritage, venait souvent m« voir.
   Dix jours après que la pauvre femme fut sortie de l'hôpital, elle me
rendit une visite au guichet de mon cabanon, et m'offrit un beau
cordon de soie pour attacher ma montre , elle l'avait travaillé
de sa propre main, et me dit : « C'est peu en retour du bienfait que
« je vous dois, mais si peu que ce soit encore, et je ne peux rien
" faire de plus agréez-le, je vous prie et conservez-le en mémoire,
« de moi. » >

   il y a encore une série de belles pages sur un jeune curé
devenu fou par scrupules religieux, et guéri par l'adresse de
M. Frignani.