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VOYAGE A VIENNE. 125 si la loupe n'expliquerait point l'histoire? Qui le sait?... « . . . . Hors celui qui tonne sur nos têtes, Qui déchaîne Alexandre et souffle les tempêtes, Dans le cœur de César verse l'ambition, Fait mugir un volcan ou fait naître un Néron ! » Après cette exhibition de cœurs, jadis si agités par les plus hauts intérêts de ce monde, si calmes aujourd'hui dans leurs petites boites d'argent, et qu'un trou d'aiguille suffit à mon- trer tous, j'allai visiter le palais impérial. C'est un édifice informe, construit sur divers plans, à diverses époques, qui manque de caractère, de grâce, d'unité et de majesté. Pen- dant que je l'examinais extérieurement de tous côtés, je vis une statue équestre de Joseph II, qui me parût manquer d'animation. Il semblait presque sommeiller sur son cheval, celui-là qui fut pourtant un empereur assez éveillé! Avant d'entrer, il me vint la pensée de demander à mon guide où logeait Napoléon, à Vienne. —Dans cette partie- ci, au second étage. — Gomment, au second étage !.. et qui donc habitait le premier, s'il vous plaît? — Ah! pardon: je vois que Monsieur veut parler du vieuxl Je croyais qu'il s'agissait du duc de Reichstadt. Le vieux n'a jamais séjourné à Vienne, ajouta-t-il d'un air qui voulait dire: il n'aurait pas osé! il demeurait toujours à Schœnbrunn. Je repris: il est vrai que le vieux était si réservé et si timide!... J'entrai sans plus rien demander et sans permission au- cune (il n'en est pas besoin) dans le palais, et puis dans l'in- térieur de la chapelle où je devais assister à la messe de l'empereur : c'était l'heure, et la tribune des étrangers m'était ouverte. La chapelle est simple, sans ornements et d'expression re- ligieuse. Le service divin s'y fait avec dignité, sans pompe. La musique y est bonne et peu bruyante. Dans la tribune qui leur est réservée je vis l'empereur et l'impératrice, tous deux