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 jouissent, en vertu des présentes, quelque soient leur sexe et
 leur condition, d'une pleine et entière liberté; qu'ils soient
 francs et exempts de toute taille, collecte et exaction
 illicite. »
     En 133t , une charte supplémentaire de franchises fut
 encore octroyée à Lagnieu par Guigues dauphin, fils et
 successeur de Jean (1).
     Saint-Sorlin, chef-lieu du mandement, reçut de ces mêmes
 princes les mêmes immunités aux mômes époques (2) ; L'huys,
 d'Humbert, dernier dauphin, en 1336; Saint-Maurice-de-
 Rémens, en 1339, de Guy de la Palu, seigneur de Varambon,
 père du célèbre cardinal de ce nom.
    Après l'énumération de ces seize bourgs affranchis, il est
 bon d'observer que si d'autres aussi et plus considérables
ne furent pas dotés de cet avantage, c'est qu'ils se trouvèrent
dans des conditions différentes, soumis à des seigneurs,
 comme les Briord et les Groslée, peu soucieux de marcher
dans la voie libérale, ouverte par leurs puissants voisins.
 Leurs bourgs, déshérités de ce bienfait, perdirent de leur im-
portance.
    Les deux principales villes de notre province, Belley et
Nanlua ne figurent, pas sur cette liste, parce qu'elles avaient
des seigneurs ecclésiastiques. On voit avec regret les digni-
taires du clergé, qui, d'après les saintes maximes de l'Evan-
gile, eussent dû, les premiers, lever l'étendard de l'affran-
chissement, s'en abstenir complètement dans le Bugey, et,
loin de donner l'exemple, se montrer plus attachés au pouvoir
temporel que les seigneurs laïcs. Les abbés d'Ambronay


  (i) Les deux belles chartes de Lagnieu sont conservées dans les archives
de celle ville.
  (2) Hisl. du Bugey, Saint-Sorlin, page 99. — Archives municipales de
StSorlin.