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                         DU BUGEY.                        105

Viliars, qui avait abandonné le manoir e^ le clan de ses
pères dans les montagnes du Haut-Bugey pour s'établir
dans la Dombes, fut le premier â faire des concessions nom-
breuses pour s'attacher ['affection d'un pays dont il s'était
éloigné, pays ouvert aux entreprises des comtes de Savoie
et de Bourgogne.
   Le système de puissance et d'agrandissement de la maison
de Savoie, basé sur la loi salique et sur la forte autorité
de ses princes, ne pouvait pas inspirer d'aussi larges conces-
sions.
   Les dauphins de Viennois de la maison de la ï o u r - d u -
Pin furent les derniers à donner au Bugey des franchises,
calquées sur celles des villes du Dauphiné. Leurs chartes,
longuement et minutieusement détaillées, renferment toute
une législation civile et pénale, dont les dispositions sont
mal classées ; ce qu'au reste elles ont de commun avec toutes
les autres.
   Octroyées par des princes et des seigneurs animés d'in-
tentions diverses, à des bourgs et à des bourgades qui ne
les obtinrent successivement qu'à de longs intervalles de
temps, de 1260 à 1369, ces franchises furent donc dissem-
blables. Les dispositions qui tendaient à régler les mœurs et
les coutumes eussent pu être uniformes ; mais le Bugey, par-
tagé, morcelé depuis des siècles, avait perdu son unité po-
litique, partant son unité de mœurs et de coutumes, ou, pour
mieux dire, il n'eut jamais de l'unité. Malgré ses limites
naturelles, son étrange destinée fut d'être divisé pendant une
longue suite de siècles. Du temps de J. César, il était oc-
cupé par trois peuples limitrophes. Aucun point historique
concernant ces temps reculés n'est mieux établi que celui-
là (1). Après la domination romaine, le christianisme ayant


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