Revue du Lyonnais » série 1 - n°25 ( 1847 ) » pp.098

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98              CHARBONNIÈRES.

     Ruisseau, lu sais que bien de fois,
     S'enfuyant, légère et sans guide,
     Elle allait, de dangers avide,
     Se balancer aux ponts de bois.

     Chênes antiques de VÉtoile,
     Souvent vous mêliez, dans nos jeux,
     Vos feuilles à nos blonds cheveux.
     Mais quand la nuit jetait son voile
     Sur le vieux château de Laval,
     L'un de nous, le cœur triste et sombre,
     S'en allait tout rêveur dans l'ombre
     Que jette le mur féodal.

     Beaux lieux aimés de mon jeune âge, *
     Vous perdez vos fleurs, vos oiseaux ;
     Le chêne, aux murmurantes eaux,
     Ne fait plus un pont de feuillage;
     Bois chéri, je vous dis, adieu,
     En maudissant votre clôture :
     Vous, captive, ô reine, ô nature;
     Vous, un maître.... et ce n'est pas Dieu!

                                     AD.   P.