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                         10. FUSTAILLERIUS.                          95
leur qui mérite de n'être pas oublié comme il l'était, et ont eu à
cœur de lui restituer son œuvre.
    Des chroniques succinctes et précises comme celle ci ne peuvent
pas être parfaitement appréciées, quand on les ouvre au hasard ou
par curiosité ; elles ont du prix surtout, dans telle ou telle occasion,
pour celui qui écrit sur les sujets traités par le modeste chroniqueur,
et souvent quelques lignes, quelques noms propres, quelques dates
mettent sur la voie de découvertes fort importantes. Il nous semble
que c'est par là surtout que le livre de Fustaillier peut avoir de la
 valeur.
    Nous remarquons, aux derniers mots de la dédicace, une faute de
transcription qui a contraint M. Baux de donner un tour forcé à sa
 version delà phrase. L'auteur dit à Cl. de Longvic: Teinterim bene
valere, tuoque FAMULINO jugiter ascribi opto. Il est manifeste que,
 au lieu de famulino, on doit lire famulitio.
    Ainsi, nos Bibliophiles lyonnais donnent au public des preuves de
 leur zèle pour la science et de leur amour pour les livres. Il y a
 quelques années que M. Cailhava fit imprimer le curieux manuscrit
 de Tristibus Franciw ; M. Yemeniz vient de payer son tribut ;
 M. Alphonse de Boissieu a donné la première livraison d'un magni-
 fique ouvrage ; quand viendra donc le tour de M. Coste et de son ca-
 talogue ou mieux encore de son chartulaire d'Aiuay?
                                           F. Z.   COIXOMBET.



                   ÉLOGE DE DOMAT,
                          PAR M. COCHET,

               AVOCAT GÉNÉRAI- A LA COUR ROYALE I)K LYON.


   En prenant pour sujet du discours de rentrée de la Cour royale,
l'éloge d'un grand jurisconsulte, au lieu d'une de ces questions gé-
nérales, fertiles en lieux communs, qui se traitent d'ordinaire en
ces occasions solennelles, M. Cochet a fait preuve d'un excellent
goût, et en choisissant Domat, il s'est placé sur un terrain où l'es-
prit philosophique pouvait se développer tout aussi à son aise que
dans le champ des thèses purement théoriques. Domat est en effet
le plus philosophe de nos jurisconsultes ; son esprit, formé à l'école
des écrivains de Port-Royal, comprit que les vrais fondements du
droit sont dans la religion, et, avec une profondeur qu'atteignent
à peine les systèmes les plus avancés de notre époque, il posa la
Charte comme la source do laquelle doivent découler tous les rap-
ports sociaux, celte idée que deux cents ans de travaux et soixante
ans de révolution n'ont pu faire inscrire encore en tête de nos
codes, le génie de Domat la proclamait de la façon la plus explicite,
au commencement du dix-septième siècle. C'est donc là un homme
digne, s'il en fut jamais, d'être glorifié dans le sanctuaire de la