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M) DES CRÈCHES sujet, de vous dire à quel résultat je suis arrivé, après un an de réflexions et quelques tentatives de réalisation, et de vous amener à employer votre activité à quelque chose qui la mérite mieux que celle institution insignifiante que Paris nous envoie. Voyons donc ce que c'est qu'une Crèche C'est un établis- sement où l'ouvrière qui nourrit son enfant peut l'apporter le malin et l'y laisser jusqu'au soir, en venant l'allaiter deux fois dans la journée. Elle paye pour cela une rétribution de vingt-cinq centimes. Convenez d'abord que cet établissement suppose des ma- nufactures, des ateliers dans lesquels les ouvrières sont r a s - semblées en grand nombre. Il suppose de plus que ces fem- mes ainsi occupées auront l'idée de nourrir leurs enfants. Il suppose enfin qu'il est bien que ces mères les nourris- sent, et qu'il faut les encourager à remplir cette tâche. Sur le premier point, Lyon n'est pas dans la position de Paris. Là , tout réussit, parce que tout est réuni. Il y a de grands ateliers, et ces grands ateliers ont fait créer les gardeuses, inconnues dans notre ville. Des gardeuses à la crèche, il n'y a qu'un pas. Rien de semblable n'existe à Lyon. Il y a peu de grands ateliers. Notre industrie est aussi morcelée que possible. La moindre dévidegse veut avoir son ménage, le moindre ouvrier veut avoir son métier. Nous sommes voi- sins de certaines contrée» où la vie est à bon marché. Le Bugey, le Dauphiné, la Savoie fournissent une grande quan- tité de nourrices. L'ouvrier peut placer son enfant à bas prix à la campagne, en l'envoyant à huit ou dix lieues, il faut qu'il l'envoie à trente, à Paris. Cette différence peut donc déter- miner beaucoup de mères à nourrir dans la capitale, tandis que celle idée ne vient pas même à celles de Lyon. Ici, l'al- laitement maternel entraîne l'idée d'une cerlaine aisance. Il suppose que le travail du mari suffit à la famille, et n'exige, de la part de la femme, que les soins du ménage. En tra- duisant tout cela en chiffres, on a vu que l'enfant nourri