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12 A LA POÉSIE. En vers attendrissants tombe sur mon vélin. Et mêle une douceur au poison du chagrin. Si l'indignation soulève ma colère, Tu viens changer ma voix en une voix sévère; Déesse sans pitié, seconde Némésis, Tu diriges mes traits : les méchants sont punis... Oui, c'est toujours par toi que s'épanche mon ame, Par loi que se fait jour tout ce qu'elle a de flamme ! Je serai sans regret si pour prix de mes vers Je ne puis obtenir l'honneur des lauriers verts. J'aurai chanté pour moi, comme fait Philomèle, Qui ne songe jamais, à sa plainte fidèle, Si le rêveur assis sur un tendre gazon Veut bien prêter l'oreille au bruit de sa chanson. C. M. Lyon, 1846.