Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
          LA TOUR DE LONDRES.



    La Tour de. Londres, considérée sous le triple aspect de forteresse,
 de prison et de palais, est peut-être le monument le plus orgueil-
 leux du moyen âge. Dans cet immence labyrinthe de tours, fortifi-
cations, salles, remparts, souterrains, donjons, boulevards, cachots,
 chapelles, palais , avec ses royaux habitants, ses prisonniers, ses
 exécutions et ses meurires secrets, se lit, en sombres et sanglants
 caractères , toute la chronique de l'Angleterre ; presque tous les
événements qui résument l'histoire politique de ce pays, eurent ces
lieux pour théâtre.
    En 1078,Guillaume-le-Conquérant jeta les fondements de la Tour
de Londres, et chargea Gundulph, évêque d'Exeter, d'en surveiller
les travaux. Ce prélat fit élever la Tour Blanche (White Tower) sur
l'emplacement d'un mur qui joignait la Tamise. Quelques écrivains
ont assigné une date plus ancienne à l'origine de cet édifice, et ont
prétendu que ce fut lors de la grande invasion des Romains que
cette tour prit le nom qu'elle a porté quelques temps, Cesar's Tower.
Cette hypothèse fut confirmée par Fist Stéphen, moine historien du
temps d'Henri II , qui dit: « Que Londres avait dans l'est une Pala-
 « tina Toicer, dont les murs avaient été construits avec du sang
 « de bêtes, par les Romains. » Sur cette autorité le docteur Stu-
keley a introduit dans son plan de Londinium Augusta un fort qu'il
nomme Arx Palatina. Quoiqu'il soit assez probable que quelques
légions romaines aient campé sur les lieux où s'élève maintenant la
Tour Blanche , on ne peut attribuer avec certilude aucune partie
de ces bâtiments à Jules César, mais, comme le dit Dulaure dans
son histoiredu Grand-Chatelet, tous les vieux édifices dont l'origine
est douteuse, sont toujours attribués à Jules-César ou à Satan (1).
    Quatorze ans après, sous le règne de William Ruffus, la Tour
Blanche fut endommagée par une violente tempête qui, entre autres
ravages, emporta le toit de Bowchurch, et renversa six cents habi-
tations ; peu après elle fut réparée, et une autre tour s'éleva près
d'elle au côté sud, près de la rivière. Fortifiée par Mandeville, comte

   (1) Quelques médailles et autres objets antiques ont été trouvées en 1777,
en eretisaut les fondations de l'Ordnance office.