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  bras à l'émeute et des dangers toujours imminents aux
 grandes villes, est le plus éloquent appel aux méditations
  des économistes.
     Napoléon sentait l'urgente nécessité d'améliorations à in-
 troduire dans la législation relative aux mendiants. Il avait
 saisi d'un coup d'Å“il la profondeur du mal, et le 24 novem-
 bre 1808 il écrivait, de sa main, la lettre suivante à son minis-
 tre de l'intérieur, dans laquelle, invoquant la postérité et le
 bien du pays, il enflammait le zèle de ses administrateurs,
 zèle si souvent égaré dans les lenteurs de la routine.
     « J'attache une grande importance et une grande idée de
 « gloire à l'extinction de la mendicité; il me semble que tout
 « cela marche lentement et les années s'écoulent. Il ne faut
  « point passer sur cette terre sans laisser des traces qui re-
 « commandent notre mémoire à la postérité. Je vais faire
 « une absence d'un mois. Faites en sorte qu'au 15 décembre
 « vous soyez prêt et que je puisse, par un décret général,
 « porter un dernier coup à la mendicité. Il faut qu'avant le
 « 15 décembre vous ayez trouvé les fonds nécessaires à l'en-
 « tretien de soixante à cent maisons pour l'extirpation de la
 « mendicité, que les lieux où elles seront placées soient dé-
 o signés et le règlement mûri.
  r
    « N'allez pas me demander encore trois ou quatre mois
 « pour avoir des renseignements; vous avez de jeunes audi-
 « leurs, des préfets intelligents, des ingénieurs des ponts-et-
 « chaussées instruits, faites courir tout cela et ne vous endormez
 « pas dans le travail ordinaire des bureaux.
    « Préparez tout de manière qu'au commencement de la
 « belle saison, la France puisse être le spectacle d'un pays
« sans mendiants, et où toute la population soit en mouve-
« ment pour embellir et rendre productif notre immense
« territoire. »
    Nous avons toujours préfets et auditeurs; l'on fait courir
tout cela, les circulaires abondent, le travail ordinaire des bu-
reaux est décuplé, les demandes de renseignements se multi-