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LA BERNARDA-BUYANDIRI 653 J Au moyen âgej suivi en roman de e, i, se rendait par^' : gésir (jacere) gitavont (jactabant) dans les Visions p. 61, 37; dans la Bernarda le J originaire s'est maintenu : jeita (jactare) I 159. I ou E en hiatus suivant une consonne ('). LI se réduit à / mouillée : filly (filiam) I 161, pailly (paleam) I 52, II 267, mailly (metaleam) II 268. Remarquons que non contente de mouiller l'L, la semi-voyelle a réduit l'A post-tonique a e, puis s'est combinée avec lui pour former la diphtongue ie, bientôt aplatie en /'. RI. L'i a généralement été absorbé par la syllabe accentuée : lardoiry II 27 et tous les mots formés à l'aide des suffixes arium, ariam. Le lyonnais cependant ne craint point l'hiatus après R, il en a même créé un de toutes pièces dans vitiat (*viratum) I 80, tirtat (*tiratum)I 79. VI. Même observation pour ploivy [(* ploviam) II 15 que pour lardoiry. L'I s'est consonnantisé dans serjan (servientes) I 37. SI est traité de même qu'en français : maison (mansionem) A 250. MI. Il y a eu consonnantisation dans singy (simiam) II 106. NI. La mouillure de \'n se constate dans ganio (* wadenio-/'^ gagne) A 88, gna f ni(d)i(c)atam) W. Il y a eu consonnantisation dans : lanjou (laneam) I 54, songi (somniare) II 272, gin (ne(c)entem, ital. niente, franc, néant) II)46. DI : jour (diurnum) I 218, gajou (wadium) II 240. (1) OnTsait qu'en hiatus e à la valeur de i. Les Romains confondaient souvent les désinences eus, ius, — ea, ia : Y Appendix Probijpur exemple recommandait d'écrire : cavea non cavia,cochïea non coclia, calceus noncalcius, etc. et par contre ostium non osteum, telonium non toloneum', etc. Cf. les extraits du Probi appendix, publiés par M. Paul Meyer en tête de son Recueil d'anciens textes bas latins et provençaux. Paris, 1874. Voy, aussi F. Diez, Gram. des Langues romanes I, 167. (2) Gna c'est le vieux français nyée, couvée ; sur l'étymologie de nyée voy. Ducange, Gloss. v" nidalis et Gloss. Gall. v° nyée ; Littré, v° nichée, et Aug. Sckeler loc. cit. v° nicher.