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56(1                     LA KKVUK LYONNAISE
et l'armement des troupes. Cette transformation, qui a naturellement produit un
certain désordre, est loin d'être terminée. Mais l'ordre se fera peu à peu dans ce
chaos. On peut être assuré que dès aujourd'hui, la Chine possède une armée
solide pour défendre sa capitale et qu'il lui reste encore a>sez de soldats à peu
près armés et instruits pour nous les opposer au Tonkin.
   L'orateur raconte la brillante campagne de l'armée anglo-française en 1860.
Mais, dit-il, les alliés furent heureux de ne trouver que des forts en pisé, vigou-
reusement défendus, mais qu'ils purent prendre à l'escalade. Aucune armée
ennemie n'a troublé leurs opérations. Il n'en serait plus de même aujourd'hui. Les
forts de Tukou sont solides et armés do canons Krup et une armée sérieuse et
instruite ne restera pas inactive. Un marché sur Pékin exigerait, non plus
vingt mille hommes, mais cinquante mille et plusieurs centaines de millions de
dépenses.
   En résume', dit le colonel Debize en terminant, c'est au Tonkin que doivent
être concentrés tous nos efforts, c'est le vrai gage dont il faut s'emparer ; non
pas le Delta du fleuve rouge, mais le Tonkin avec ses limites géographiques,
comprenant les places de L.ang- Son, Cao-Bing et Lao-Kaï qui en sont les clefs et
que le traité de Tien-Tsin nous abandonnait. L'armée chinoise d'aujourd'hui
n'est pas une quantité négligeable, mais il ne faut pas s'en exagérer la valeur.
Nous avons la bonne fortune de l'attaquer pendant la période critique de sa trans-
formation ; profitons de cette occasion favorable, car dans dix ans il sera trop
tard.
   M. le Président, prenant ensuite la parole, expose que d'après lui, la guerre
faite à la Chine est légitime en vertu du droit supérieur qui doit permettre aux
hommes d'échanger leurs idées et leurs produits, au nom du progrès humani-
taire. Les plus forts et les plus nombreux des membres de la famille humaine ne
peuvent avoir le droit de priver les autres de leur part au bien commun, pourvu
qu'ils en offrent la contre-valeur.