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336                       LA R E V U E LYONNAISE

ments, la même inspiration chrétienne et les mêmes et charmants accents. Avec
quel plaisir n'y lit-on pas, entre autres, la description de la beauté des œuvres de
Dieu que je voudrais aussi pouvoir reproduire ici. Dans les pièces qui suivent,
il y a non seulement de l'esprit, mais surtout une délicatesse qui rend ces poésie s
si agréables, par exemple ceux de la Marguerite, la fête de Saint-Louis, la
Persévérance. Dans le poème La Patrie respire un sentiment vraiment viril ;
avec quelle noble passion l'auteur parle de cet amour qui anime tout vrai c h r é -
tien au souvenir du pays qui l'a vu naître :
           « Là, mes premiers plaisirs, là mes premières larmes,
           Noble et belle patrie, il est doux à nos cœurs
           De chanter tes bienfaits, ainsi que tes grandeurs. »

   Rappelant ensuite le souvenir de Jeanne d'Arc sauvant la France, sous l'inspi-
ration de Dieu, l'auteur qui ne désespère pas de notre malheureux pays, malgré
la ruine qui le menace, croit encore à son avenir, et ajoute avec j stesse
            « Nous aussi, Dieu le veut, aimons notre patrie. »

   Ce livre, comme je l'ai dit déjà, est une œuvre posthume, et n'avait jamais été
destiné à la publicité. Des amis avaient eu seuls le privilège de le lire ; mais la
famille de l'auteur a voulu avec raison que d'autres goûtassent aussi les parfums
de ce bouquet de fleurs. Elle a eu en même temps la pieuse pensée, en le livrant
au commerce, d'aider, par sa vente, nos écoles catholiques si indignement traitées
par nos gouvernants athées. Qui ne s'empressera donc de l'acheter et l'on se
donnera ainsi la double satisfaction d'une lecture élevant le cœur et l'esprit, et de
l'accomplissement d'une bonne action.                                   X.



      POÈMES TRAGIQUES, par LECONTE DE LISLE. Un vol in-8-, Paris. 1884. —
                            Alph. Leraerre. — 7 fr. 50.

   De fort beaux morceaux dans ce dernier livre de Leconto de Lisle, mais
l'ensemble bien inférieur, selon moi, soit aux Poèmes barbares, soit aux Poèmes
antiques dont il nous donne comme l'impression d'un écho affaibli. De glorieuses
pages pourtant, sans parler du drame des Érynnies sur lequel Massenet a brodé
son incomparable poème musical, et, cette fois, parmi les pièces les plus courtes,
ce qui est remarquable : La tête du Comte, les Roses d'Ispahan :
              Les roses d'Ispahan dans leur gaine de mousse,

et ce magnifique sonnet taillé dans le marbre : A un poète mort; et cet a u t r e :
Parfum impérissable que tout le monde avait lu dans le Livre des sonnets...
              Qu'il lui soit pardonné, que mon mal soit béni !
              Par delà l'heure humaine et le temps infini
              Mon cœur est embaumé d'une odeur immortelle!


       LES BLASPHÈMES de JEAN RIOHEPIN, Paris, Maurice Dreyfous. — 3 fr. 50.

  Après d'étonnantes exclamations, je crois qu'on en est bien revenu de ce livre.
En deux mois!... Le symptôme est grave. Le vrai poète de la Chanson des