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L'ATLANTIDK •->VA pénétrer dans le jardin, où l'attire, par ses parfums et ses mur- mures argentins, l'oranger qui, avec son fruit d'un jaune éclatant, semble un ciel d'émeraude avec des pléiades d'étoiles d'or. « Sous des arcades feuillues, au son d'une douce lyre, chante, danse et brille la tendre ronde des Hespérides : avec des pommes et des cerises elles jouent sur la mousse, et en sautillant, a r r a - chent des oranges du branchage. « Derrière un rideau de jasmin et de couleuvrée, leur mère, près de son lit de veuve, garnit leurs sept lits nuptiaux et les couvre de lentisques en fleur, car déjà leurs fiancés arrivent avec les apprêts de la noce. « Soudain, au milieu de leurs jeux et de leurs rires enfantins, elles aperçoivent le héros couvert de la dépouille d'un lion... » (II, p. 6 1 . Le Jardin des Hespérides.) L'Atlantide est précédée d'une introduction. C'est une étude de cent soixante-trois pages, écrite avec une élégante simplicité et une érudition du meilleur aloi. Cette lecture m'a ravi et ému : il me semblait parcourir quelque manuscrit posthume de Celui que j'ose appeler le servant d'amour de l'Espagne, Antoine de Latour, mon vénérable ami. Heureuse Catalogne, sa renaissance poétique a trouvé un h i s - torien digne d'elle!... Là , sont groupés tous les noms déjà ou bientôt glorieux : Albert de Quintana, Llorente, Balaguery Merino, Matheu, que je connus à Montpellier ; (Fêtes latines, mai 1878) ; Milà y Fontanals, Aguilo, Calvet, Marti y Folguera, V. Balaguer, Briz, Quadrado, Collell, Rubio, Rosello, Guiniera, Bofarull, Mestres, Soler, Bartrina, etc., et au milieu d'eux, et au-dessus d'eux, comme un donjon flanqué de tourelles, Mossen Jacinto Verdaguer, l'auteur de l'Atlantide ! Mossen J. Verdaguer est maître en gai savoir, et un des qua- rante de l'Académie catalane, fèlibre-majoral... Il n'a que trente- neuf ans, et son interprète que vingt-cinq ans : à eux l'avenir ! JOSEPH Roux.