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 646                           LA REVUE LYONNAISE
 Bernarda, — un lettré ainsi que suffirait à le démontrer l'ortho-
 graphe étymologique dont il se sert, — veut donner à en le son
 an du français, il emploie la notation an : serjan I 38, pierranciqa
 I 174, frequantoti I 221, contanta II 48, etc.
   Le son in a envahi jusqu'aux continuateurs de AN latin : mingi
 (manducare) I 123, maingiW 166, 168.




            Voyelles post-toniques
   Des lois générales président au traitement. des voyelles placées
après la tonique ; ces lois peuvent se résumer ainsi :
   I. A est la seule des voyelles post-toniques qui se maintienne
régulièrement : les autres tombent.
   II. Dans les proparoxytons latins, la voyelle qui suit immédiate-
ment la syllabe accentuée se trouvant la plus ébranlée tombe. On
disait déjà dans le latin classique : vinclum pour vinculum, sœclum
pour sœculum, poclum pour poculum, etc (').
   III. En lyonnais, contrairement à ce qui se passe pour le français,
toutes les voyelles, saufl'w, peuvent prendre .place après la tonique,
mais à quelques rares exceptions près, il n'y en a jamais qu'une
seule après la voyelle accentuée.
   La première de ces règles comporte un assez grand nombre
d'exceptions. Certains groupes de consonnes ne pouvant se pro-
noncer sans le secours d'une voyelle d'appui, .ont sauvé d'une
disparition complète des voyelles finales autres que a. Ces groupes
tantôt remontent au latin comme dans patrem, tantôt sont un
produit roman comme dans pop(u)lum.
   En français la voyelle étymologique tombe, puis est remplacée
par un e muet qu'amène la prononciation. En lyonnais au contraire
la voyelle originaire persiste en s'adoucissant. Ce qui le prouve

  fi) Cf. Schuchardt, VoliaVmnus des vulgarlateins II -,5 et les exemples cités par Brachet dans
son Dictionnaire Etymologique de la langue française au mot àbk et à la p. LXXX de l'Introductiàn.