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500 LA RKVUK LYONNAISE LA COLARDE Ben vrai comme te dit, n'i a de si glorieuse ('', Que fan tant le mignone & ne son que de gueuse, Qu'afin de s'anobly se fan changi leur nom ; Vna qu'ara nom Iana se fait apella Nanon, Et l'autra qu'a nom Touaigny se fait apella Toineta ; 22^, Comme fit l'autre iour vna grousa ma-neta <2>, On l'apelle Suzana; «je m'apello Suzon, Per vous servi per tout on sera de raison. » T'a ben fay bell'aly, au va, tire te chausse, Pren garda que quoqu'vn ton devant ne rehause. 230 LA G U I L L A U M E Quand ie le considairou en leur commencemen, l'y ay vn grand plaisi & un grand passa-tem. Vna qne i'ay connu miserabla paizana, Galuza comm'vn chain, qu'estave de Lauzana. LA G U I L L A U M E Que n'ave ren apris iamais qu'ala en chan, 235 L'entry avoy vna bloda cheu vn richou marchan, L'y demori deux an ; le ne save ren faire Que quoivy te> & pana (4), dormy, maingy & baire. Sa maitressa l'ayant habilla honnestamen, Le demandi de gajou, ou s'en alla autramen ; 240 Et l'y en fali donna per ly bailli courajou. Ly demory vn an per l'amour de lo gajou, (1) Il y en a de si orgueilleuses. L'éditeur de 1658, imprime : Nia de si glorieuse. (2) Mal nette, malpropre. (3) Quoivy v. a. balayer. Pat. Lyonnais : Couevou, coueyvou, couaive, couevo, balai. Couevi, couaivi, coïvi et coueveta, balayer. L'anc. franc, avait le subst. escouve et le verbe chouver balayer. L'étymol. escobare, scopis purgare (Gloss. de Ducange) n'explique pas la transformation de l'u tonique en y; il faut supposer un type escobiare. De coueyvou on attiré le lyonnais cque- villes, balayures. (4) Pana, c'est essuyer à l'aide d'un vieux linge. Per afatie l'outo e per pano le chîre Ze si se bin drecha, coman à buto> cuire. BROSSARD DE MONTANEY, Margueta publiée à la suite de L'ENRÔLEMENT DE TIVAN, Bourg 1870. Le vieux fr. paner a le même sens.