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452                      LA REVUE         LYONNAISE

l'amour du peuple vénitien pour l'Évangéliste, son patron. Nombreux et glo-
rieux sont les souvenirs que rappelle la fameuse basilique ! De chacun d'eux
l'auteur dit en passant quelques mots. Tout ceci est des plus intéressant. Il
termine par une chaude péroraison dans laquelle il invite tous les amis de l'art
à veiller sur ce monument qui est une de ses plus éclatantes manifestations et à
empêcher que des restaurations maladroites ne viennent en profaner la beauté.
   Comme je le disais en commençant, cette brochure est l'introduction qui con-
vient à la grande publication de l'éditeur Vénitien. Le portique ne sera pas
indigne du reste de l'édifice.                         GH-L A V E N I R .




      VECCHIB STORIE, con disegni di G. Favretto, da P. G. MOLMENTI. Venezia,
       Perd. Ongania, editore, 73, Piazza S. Marco, 74. — Un joli volume élé-
       gamment relié, prix : 7 francs

   Quoique jeune, M. Molmenti, l'auteur des Vecchie Storie n'est point un débu-
tant. Son nom est honorablement connu dans le monde des lettres en Italie.
Historien, il a écrit la Storia di Venezia nella vita privata, traduite depuis en
français; romancier, il a publié deux études, Clara et Dolor.' qui ont été
accueillies très favorablement. Enfin il est un des collaborateurs assidus du
Fo.nfulla du dimanche.
   Ce nouveau volume est le fruit de ses savantes et consciencieuses recherches
dans les archives de sa patrie. Les chapitres qui le composent n'ont entre eux
d'autre connexité que celle que crée l'unité du sujet. Ils se rapportent tous à des
faits de l'histoire de Venise, depuis le couronnement de l'empereur Charles-
Quint à Bologne, le 24 février 1530, jusqu'à la chute de la célèbre République.
Ce sont là autant de questions éclaircies que les écrivains qui feront l'histoire
complète de Venise ne manqueront pas de mettre à profit. Œuvre éminemment
utile que celle des chercheurs de province qui compulsent les vieux textes
locaux, les mettent en lumière et apportent ainsi les matériaux tout préparés à la
construction de l'édifice national. Leur coopération est indispensable. Et bien
souvent ils n'ont d'autre récompense que le dédain superbe des ingrats qui leur
doivent la meilleure partie de leur réputation.
   Les études de M. Molmenti touchent à l'histoire politique, littéraire, et à celle
des mœurs privées, toujours si intéressante. Ces dernières sont les plus nom-
breuses : elles viennent compléter le premier travail de l'auteur.
   Parmi celles qui concernent les lettres, je citerai particulièrement le chapitre
sur Andréa Calmo, comique vénitien du seizième siècle, et celui où M. Mol-
 menti recherche les origines de la fable àe Y Othello de Shakespeare. Le plus
 développé et le plus piquant des morceaux consacrés à l'examen de la vie privée
a pour t i t r e : Un maldicente. Ce médisant qui, paraît-il, fut bien souvent un
calomniateur, s'appelle Luigi Ballarini. Il fut agent général et intendant du che-
 valier Danielo Andréa Dolfin, ambassadeur à la Cour de France du 24 sep-
 tembre 1780 au 17 mai 1786 et à la Cour do Vienne du 20 mai 1786 à 1792.
Pour distraire son patron, Ballarini, qui était demeuré à Venise, lui écrit do
fréquentes lettres où il le tient au courant de tous les menus faits de la vie
journalière qui pouvaient l'intéresser. Intrigues politiques et amoureuses, fêtes,
théâtres, aventures scandaleuses, séjour des grands personnages étrangers, voilÃ