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LYON MILITAIRE SOUS LOUIS XIV 393
compagnie franche du régiment Lyonnais. Cette garde et celle des
portes étaient tenues du roi, et au commencement de chaque règne, le
consulaten faisait hommage à Sa Majesté parles mains du chancelier.
Le premier officier royal qui ait été résident à Lyon fut le maître
des ports, qui fut établi avec vingt-quatre gardes pour empêcher
la sortie de l'or et de l'argent, et le transport des armes, munitions
de guerre, et autres marchandises de contrebande. C'était lui pri-
mitivement qui donnait les passeports pour sortir de la ville. Par
la suite, bien que ses gardes fussent toujours en fonction, il perdit
le droit de donner les passeports.
Les clefs de la ville étaient autrefois conservées au consulat,
et quand on jugeait à propos pour les besoins du service qu'elles
fussent remises à la garde du gouverneur, le roi lui en expédiait
un brevet le nommant pour un temps donné. Plus tard ce fut le
gouverneur qui donna les passeports et qui fut maître des clefs.
En son absence, elles étaient confiées au prévôt des marchands et
aux échevins qui se les partageaient entre eux.
De grands privilèges pour les bourgeois de Lyon étaient attachés
au service du guet et de la garde. La ville était divisée en trente-
quatre quartiers qu'on nommait penonages, et qui étaient commandés
par des officiers appelés penons. Chaque quartier était chargé
pendant une nuit d'une garde qui consistait à occuper depuis neuf
heures du soir jusqu'Ã deux heures du matin, deux corps de garde
situés l'un en deçà , l'autre au delà de la Saône. Les officiers y al-
laient avec quarante ou cinquante bourgeois. Bien qu'ils dussent faire
des rondes, il leur arrivait bien rarement de parcourir quelques rues
aux environs. L'institution de cette garde de nuit a commencé en
1507.
Le chevalier du guet avait sous ses ordres une compagnie de
quarante hommes pris pour la plupart parmi les artisans; le guet
les dispensait de la garde.
La garde de l'Hôtel de Ville était faite par une compagnie de
deux cents arquebusiers. Ils étaient nommés par un capitaine à la
solde du consulat sans provisions du roi. Ils étaient exonérés du
guet et de la garde, mais ils devaient faire cortège au consulat
dans les cérémonies, et être toujours prêts à marcher pour l'exécu-
tion de ses ordres.
OCTORRE 1884. — T. II 25