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310                   LA REVUE LYONNAISE
elles retrouveraient peut-être sur quelques-uns les traits de cette
beauté souveraine qui a fait reconnaître le christ de M. Waldmann;
car, si Jean Guillermin ne les a pas tous signés de son nom, il a
laissé sur tous les traces de la griffe du lion et la marque d'un
génie, béni de Dieu et aimé de Jésus-Christ.
   Ce que nous savons de ia vie de Jean Guillermin se prête tout à
fait à cette opinion ; qu'il a travaillé à Lyon pour quelques-unes des
maisons religieuses qui peuplaient alors la ville, et y a exécuté de
ces christs excellement beaus, qui sont vantés dans la Délibé-
ration des Pénitents d'Avignon. Avant même de s'arrêter à Avi-
gnon, en allant en Italie, il avait étendu au loin sa renommée. La
Délibération en fait foi : « Attendu qu'il y a- en ceste ville un
excellant sculteur estranger, qui travaille merveilleusement bien
en ivoyre et en figure de crucifix. »
   De retour en France, il établit sa réputation, non seulement à
Lyon et à Paris, mais il semble qu'il l'ait porté jusqu'en Allema-
gne, à Vienne en Autriche, où l'on montre deux beaux vases en
ivoire signés de lui.
   Florent le Comte, dans son Cabinet des singularités d'ar-
chitecture, peinture, sculpture, etc., rapporte ceci : « Il vint à
Paris où il s'établit et s'acquit une belle réputation pour les petits
ouvrages d'ivoire et de coco, dont il a rempli les maisons reli-
gieuses, entre autres les Carmélites du faubourg Saint-Germain,
et dont plusieurs personnes des plus distinguées de ce royaume
ont fait leur curiosité particulière. Il a réussi à faire des petits
crucifix et il a eu le même avantage dans les grands ; ce qui paraît
par un de cinq pieds de haut, posé au choeur des Dames de l'abbaye
royale du Val-de-Grâce.
   Ainsi la solution, que j'ai mise à l'étude, réunit en sa faveur, en
outre de témoignages positifs, toutes les vraisemblances. P e u t -
être des recherches ultérieures, des informations nouvelles, des
souvenirs auxquels je fais de nouveau appel, viendront-ils la con-
firmer et lever les dernières incertitudes qui flotteraient encore
dans les esprits.
   Ce qui est hors de doute, en attendant, c'est que ce christ en
buis de M. Waldmann prend place à côté du grand christ d'ivoire
d'Avignon ; qu'il est le seul, avec lui, qui ait une histoire, un