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248 LA REVUE LYONNAISE
sûrement plusieurs époques, intéressantes à différents titres, lui
firent abandonner cette idée.
Alors, M. le professeur Alfredo d'Andrade proposa de res-
treindre le projet primitif à une région et à une époque, par
exemple le Piémont au quinzième siècle. Plusieurs de ses collègues
et lui-même avaient eu l'occasion déjà d'étudier et de restaurer
d'anciens édifices du style ogival piémontais, de compulser dans
les archives publiques, et de publier des documents jetant la
, plus vive lumière sur la vie civile et militaire en Piémont,
au quinzième siècle. Ces travaux sont, pour la plupart, peu connus
du public. Revêtir, pour ainsi dire, les connaissances acquises
d'une forme plastique et palpable était entreprendre une excel-
lente oeuvre de vulgarisation.
La proposition fut acceptée. Le quinzième siècle est la période
la plus brillante de la vie féodale en Piémont. Durant le quin-
zième siècle, les anciennes familles nobles atteignent l'apogée de
leur richesse et de leur puissance. Plus tard elles disparaissent
ou déclinent. Dès la seconde moitié du quinzième siècle, la déca-
dence commença pour les maisons de San Martino et de Valperga.
L'année 1533 voit mourir Jean-Georges Paléologue, dernier
marquis de Montferrat. Vers le même temps, les Saluce renoncent
à un rôle actif. Peu après, s'éteint, avec le comte René, la
branche aînée des Challant, dont l'ancienne richesse nous est
encore aujourd'hui attestée par les ruines d'une dizaine de châteaux
dans la vallée d'Aoste, entre autres ceux de Verres, de Jenis et
d'Issogne.
Cependant les bourgeois piémontais s'enrichissent dans la
banque, par exemple : Leonetto Provana à Avigliana et à Suse ;
Berentino Solaro, à Évian; Simeone Balbo, à Genève; Berengono
Ëalbo, à Montélimar ; plusieurs autres, notamment à Ghieri et Ã
Asti. Ils se font construire des habitations magnifiques, auxquelles
leurs descendants trouvent peu de choses à ajouter ou à changer
dans la suite.