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I/KXPOSITION DE TURIN 2Ôi
tions. Les faïences viennent de Gênes, de Savone, de Faenza, d'Ur-
bino, de Fabriano, d'Imola, de Pesaro, de Naples. C'est une des
importantes productions italiennes. Tous les modèles des anciennes
fabrications sont fidèlement reproduits à côté des plus éblouissantes
fantaisies de l'art moderne. J'ai remarqué, entre mille choses, une
sorte de Tentation de saint Antoine. C'est un vase de forme anti -
que. Contre la base, un moine est à genoux, en prières. Des femmes
nues descendent du sommet, tourbillonnant devant lui, l'agaçant,
formant une sorte de guirlande vivante. Le vase estémaillé blanc.
Les figures sont en terre jaune, s'enlevant admirablement sur le
fond blanc lisse. Il y a des imitations très bien réussies des anciens
plats hispano-arabes k reflets métalliques, si prisés des amateurs.
Les barbotines sont innombrables.
L'exposition du mobilier est splendide. Les ébénistes de Milan
surtout ont envoyé des meubles admirables. Tout le monde connaît
le parti que les Italiens savent tirer de l'ivoire niellé, des marque-
teries en bois naturels ou colorés, en ivoire, en écaille, en métaux
précieux. Il y a là des spécimens des mosaïques de Florence en
pierres dures rehaussées de perles fines. Venise a de merveilleuses
statuettes en bois naturel, ou émaillé et doré, à la manière orien-
tale ; des meubles d'un style charmant ; des bordures de miroirs
en bois sculpté qui sont de purs chefs-d'œuvre.
Dans les galeries secondaires sont classés les vêtements, les
étoffes, le papier, les objets en cuir et en caoutchouc, les ustensiles
de toutes sortes. Cette partie de l'Exposition comprend environ
quatre mille exposants.
La galerie qui fait le fond du palais a deux cent cinquante
mètres de longueur sur trente-huit de largeur. Elle est entiè-
rement construite en fer. Elle se nomme la Galerie du travail.
LÃ senties machines en action. Il s'y fait un tapage assourdissant,
il s'y abat une besogne effroyable. Vous voyez imprimer en typo-
graphie, stéréotypie, lithographie et chromolithographie ; coudre
des parapluies, des chaussures, des sacs de voyage ; tourner en
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