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LE PRESIDENT BAUDRIER 141 de folles et inutiles dépenses, elle énuméra une somme de cent livres, payée à Ghaussonnet pour le Livre des Fleurs armo- riâtes, destiné à être offert en présent au conseiller d'Etat de la Michodière, ancien prévôt des marchands de Paris, lequel avait rendu plusieurs services signalés à notre ville. C'est ce même exemplaire que possède M. le président Baudrier. « J'aurais à citer encore bien d'autres volumes, tant parmi ceux d'origine lyonnaise que ceux dus à d'autres presses. Notons cepen- dant quelques manuscrits, trois ou quatre Heures, à vignettes, du quinzième siècle; une Vie de Jésus-Christ, avec de curieuses figures, venant de la bibliothèque de La Vallière et ensuite de celle de Mm0 la duchesse de Berry ; une traduction du traité de Senec tute; par Laurent de Prême, du commencement du seizième siècle; ajoutons que le manuscrit, qui a servi à l'impression de la seconde partie des intéressants Mémoires sur la Souve- raineté de Bombes, récemment publiée, sortait de cette biblio- thèque. » Depuis lors, M. le président Baudrier s'est plu à accroître, cha- que année, sa collection par de nouvelles acquisitions faites en province et à Paris. Je pourrais citer, entre autres : un splendide Terrier de l'abbaye d'Ainay, trouvé parmi les livres d'un ancien commissaire aux terriers de Lyon. Sa place était natu- rellement â la Bibliothèque de la Ville ; il fallait des fonds pour l'acheter; mais, aujourd'hui, la Ville se garde bien d'acquérir des livres entachés de féodalité, et qu'elle brûlait aussi par centaines en 1793... La Bibliothèque nationale ambitionna beau- coup ce manuscrit; mais son éminent directeur, M. Léopold Delisle, me manda, le 7 janvier 1880 : « J'avais bien remarqué ce manuscrit sur le catalogue de la vente dans laquelle il a passé ; mais j'avais pensé que la Bibliothèque nationale ne devait pas faire concurrence aux collections lyonnaises pour les articles se rattachant directement à l'histoire locale. Je félicite M. le p r é - sident Baudrier d'avoir fait cette acquisition». Ces mois derniers encore, M. Léopold Delisle témoignait à M. Baudrier sa satisfac- tion d'avoir pu rencontrer le manuscrit de l'un des premiers ouvrages imprimés du P. Menestrier, manuscrit complètement inconnu.