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BIBLIOGRAPHIE 109 Comme tous ceux qui concourent à cette tâche, M. iYIichel a donc rendu un véritable service à chacun de nous par la publication de sa Grammaire. Nous ne serons que juste en ajoutant que ce service est relevé p a r l e talent et le savoir que l'excellent professeur a mis au service du but, toujours si difficile à atteindre, de vulgariser des connaissances positives. Ce n'est pas le lieu d'entrer ici dans aucun détail technique sur la méthode de l'auteur ; qu'ilnous suffisede dire qu'elle nous a paru parfaitement appropriée à sou objet, c'est-à -dire claire, bien dessinée et mise en harmonie tout à la fois avec les exigences de la logique et de l'histoire. Voilà plus de titres qu'il en faut pour assurer le succès de la Grammaire his- torique de M. Michel et valoir à son auteur l'attention et la sympathie que méri- tent les labeurs généralement si ingrats du genre de celui dont il s'est si vaillam- ment et si utilement acquitté. P A U LREGNAUD. NOTICE HISTORIQUE SUR LES HOPITAUX DE CHALON-SUR-SAONE avant 1789, par M. HI;NBI BATAULT, avec deux eaux-fortes de M. JULKS CHEVRIKR. Chalon-sur-Saône, Marceau, imp 1834, 477 p. Dans nos tristes temps de désorganisation sociale, on n'a pas manqué non plus de s'attaquer à l'une des plus saintes institutions que le passé nous a léguées, celle de nos hôpitaux, fondés par la charité chrétienne de nos princes, de nos seigneurs et même par celle de simples particuliers, richement dotés par leurs bienfaiteurs qui ne demandaient en retour de leurs largesses qu'une simple prière pro remedio animae. Leurs portes s'ouvraient à toutes les souffrances et à toutes les misères. Le voyageur pauvre y trouvait même un asile pour la nuit et un secours pécuniaire lui permettait aussi le lendemain de continuer sa route, sans crainte de manquer de pain dans les lieux déserts qu'il avait à traverser. Partout, dans ces asiles que la charité chrétienne seule sut ouvrir, car l'antiquité n'avait que de l'horreur pour la pauvreté magnum opprobrium pauperis (Horace), de saintes femmes prodiguaient les soins les plus empressés à tous les déshérités de la fortune, quelque repoussants que fussent souvent les malades, comme les lépreux et les pestiférés, avec une abnégation et un dévouement qui n'avaient à attendre d'autre récompense que celle que Dieu accorde aux âmes d'élite qui, s'oubliant elles-mêmes, donnent tout leur amour à leur prochain. Aussi avec quelle vénération les populations les entouraient ! pour elles c'était une seconde providence et cette vénération se rencontre encore aujourd'hui jusque dans les pays musulmans où le plus fidèle sectateur du Coran s'agenouille sur le passage d'une sœur de charité, pour baiser avec respect et reconnaissance le bas de sa robe. Et cependant c'est à ces maisons du pauvre que s'attaque aujour- d'hui la libre-pensée qui no sait que détruire et ne sait rien fonder. La fortune de ces asiles est l'objet de ses âpres convoitises et en 1870, déjà , n'a-t-on pas vu, à Lyon, des hommes du Comité du Salut Public sommer les caissiers de nos hospices, le revolver à la main, de leur remettre l'argent des pauvres? En altendant cette spoliation inique, il se rencontre, et c'est triste à dire, même dans les rangs des hommes à qui leur éducation a permis de savoir tout ce qu'ont de sacré ces maisons, pour en chasser déjà les saintes femmes qui y prodiguent aux malheureux des soins si touchants, en leur montrant aussi le «