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 1855, De l'Influence de la Philosophie sur la Marche et les Progrès de la
 Chirurgie, Lyon, Savy, 1855.
      « ...La pathologie ne doit pas chercher en dehors de l'économie vi-
vante ses théories, ses lois et ses principes. Le médecin, moins que per-
 sonne, ne doit méconnaître la solidarité qui lie toutes les branches des
 connaissances humaines, et oublier le parti qu'il peut tirer des lumières
fournies par la physique, la chimie, les mathématiques, etc. Mais l'étude
 du passé ne lui permet pas de méconnaître non plus les écueils où l'on
est venu se briser, quand on a voulu baser les généralisations médicales
 sur une de ces divisions de la science universelle, et expliquer les phéno-
 mènes de la vie par les lois qui régissent la matière inerte. La physiologie
ne sera jamais de la chimie ou de la physique, et les tentatives faites en
 ces derniers temps n'ont servi qu'à corroborer le résultat auquel conduit
 l'observation des faits médicaux. C'est que dans l'organisme il s'opère
de mystérieuses transformations, dont nous ne saisirons probablement
jamais la nature, mais à la connaissance desquelles on n'arrivera pas, dans
tous les cas, en suivant la direction que chimistes et physiciens ont indi-
quée. L'anatomie elle-même, et je parle surtout de l'anatomie patholo-
gique, n'est qu'un moyen, précieux sans doute, mais dont il ne faut pas
exagérer l'importance. Elle nous servira à mieux apprécier le caractère
des altérations organiques et leurs rapports avec les causes morbides, mais
il ne faut pas lui demander la raison, la connaissance de la nature des ma-
ladies ; pas plus qu'il ne faut voir, dans les effets curatifs de l'organisme,
les réactions d'une entité, quel que soit le nom qu'on lui donne, archée,
nature, âme, force vitale, principe vital, mais seulement une tendance
innée des conditions vitales à rentrer dans l'état normal qui a cessé mo-
mentanément d'exister, et cela en conséquence des lois mêmes de l'or-
ganisation et de la vie qu'il faut précisément étudier d'après leurs mani-
festations. Il faut, en un mot, ne pas perdre de vue que l'économie vivante
offre des conditions physiques, chimiques, vitales et psychologiques, que
l'état anormal de ces conditions constitue l'homme pathologique, et que
pour arriver à le guérir, pour atteindre le but de notre science, il ne faut
pas cesser de le considérer sous ces quatre aspects à la fois ».
     Ainsi, Valette se libérait de l'erreur partielle des barthéziens qui