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                                  — 44° —
nal faisait pétarader sa prévision par la Tour Eiffel : Frais la nuit, plus
chaud le jour — est-il nécessaire qu'un service officiel renseigne le pu-
blic avec autant de précision ! Pour le 13 juillet, sa prévision : Très chaud
ou moins chaud, offrait un grand degré de certitude1.
      Continuons ici, s'il vous plaît, à travailler sérieusement sans plus
nous préoccuper d'aussi tristes fantaisies.
     Il y a deux groupes très nets de prévisions : celles que l'on fait 24
ou 36 heures d'avance et celles qui tendent à indiquer, soit le temps plu-
sieurs jours à l'avance, soit le caractère des saisons qui vont venir.
      Commençons par les premières : les prévisions à court terme.
     Prenons d'abord un phénomène assez net, celui de la prévision des
tempêtes : Robert H. Scott, directeur du Service météorologique d'An-
gleterre, indique 70 % comme proportion honorable de réussites pour une
telle prévision 2. Pour les prévisions générales, 36 heures à l'avance, son
successeur, Sir Napier Shaw, donne un pourcentage général de 56 %
seulement. Il ne faut donc pas croire déjà, les yeux fermés, que les aver-
tissements de tempêtes, en Angleterre, ont fourni, de 1870 à 1872, des
réussites croissant de 65 à 80 %3 . Au reste, cette période est beaucoup
trop courte pour conclure, et quelques cas seulement viennent bouleverser
le pourcentage de petits nombres.
      D'ailleurs, la proportion des réussites varie beaucoup suivant la nature
du phénomène qu'il s'agit de prévoir. Voici une petite statistique issue du
Bureau Météorologique italien et donnée par A. Lauri 4 . ; il ne s'agit que
d'une période assez courte, trois ans (1880-1882), mais ce sont les nombres
relatifs qui sont suggestifs pour les proportions des prédictions qui se
sont réalisées :
     1. J'en ai signalé bien d'autres, sévères, dans le Bulletin de l'Observatoire de Lyon, février 1932.
Allez rire un instant, bonnes gens, en le consultant dans une bibliothèque, car ce numéro fit fureur et se
trouve épuisé : à moins que la lecture ne vous en soit conseillée à l'Office National, qui vous le prêtera...
mais j'en doute.
     3. Lecture à l'Institution royale de Grande-Bretagne, 1873.
     3. D'après La Nature, 18761, p. 7. Ce petit article est plutôt intéressant pour l'organisation du service
aux Etats-Unis : on y dit que, sur 100 pronostics portés à la connaissance du public, 76 se sont réalisés.
Mais des prévisions pour quelles régions!1 Vu l'étendue du territoire,il est beaucoup plus facile de prédire
pour l'Est que pour l'Ouest, cette dernière région ressemblant un peu à l'Europe Ouest à cause du manque
des renseignements en mer.
     4. Voir Ciel et Terre, t. III (1883-83), p. 314 et t. V (1884-85), p. 95.