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— 3°4 — Non, en vérité, l'école buissonnière ne me réussit pas : je piétine sur place, je m'énerve — et continue à ignorer le temps de demain. Le Soleil. Réfléchissons. Ai-je suivi, après tout, la voie la plus logique ? Plutôt que d'étudier, par une série de petites manifestations, des phénomènes très complexes, ne vaudrait-il pas mieux examiner avec soin leur origine, leur cause première essentielle ? J'aurai là , à n'en pas douter, la bonne fortune de saisir quelque loi simple et fondamentale. Essayons. Quel est le rouage capital? Quel est, en dernière analyse, le moteur déterminant de tous les mouvements atmosphériques ? Le Soleil. Voici une base solide, cette fois, et je n'en démordrai plus. Dans un raccourci saisissant, Jean Perrin 1 fait le bilan de l'action solaire : . « Nous devons au Soleil tout ce qui sur la Terre est vie ou mouvement. Si son rayonnement était intercepté, quelques dizaines d'heures suffiraient pour que notre planète s'endormît sous un linceul d'air congelé. Mais ce n'est pas seulement de la chaleur qui nous est nécessaire : à température uniforme aucun déplacement d'énergie ne se produirait. Heureusement la Terre à son tour rayonne vers les espaces froids et les inégalités de tempé- rature ainsi produites donnent leur puissance aux vents, puisent dans l'Océan l'eau qui ruisselle sur le sol, enfin permettent la Vie et la Pensée. Nous ne subsistons que parce qu'un torrent de lumière jailli du soleil va se perdre dans l'espace et ne revient pas. Sans ce prodigieux gaspillage, toutes choses ne seraient qu'un morne désert ». Voilà qui est bel et bon, me dis-je en me frottant les mains. Le principe est fameux et limpide : au travail! Quelques leçons d'un astronome te diront ce qu'est le Soleil ; en suivant le cours d'un physicien, tu connaîtras les lois de l'émission et du rayonnement ; après quoi, mon bel ami, tu pourras aisément suivre le fil et débrouiller l'écheveau. i. Bévue du Mois (Vient de Paraître), octobre 1923.