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— n8 — Sur son acte de décès, Michel Giraud est qualifié, en 1839, « impiimeur lytographe » (sic). Ce fut lui qui, autour de 1825, introduisit dans son atelier le procédé de reproduction découvert à la fin du siècle précédent : la lithographie, qui prit en France, à partir de 1816, un essor inouï. Avec les effets nouveaux qu'elle permettait aux artistes, et, surtout à ses débuts, la facilité qu'elle donnait aux imprimeurs de reporter rapidement sur papier, pour leurs travaux commerciaux, tout modèle d'écriture ou de dessin, la lithographie dut porter un coup terrible au métier d'imprimeur en taille-douce. Les premiers essais lithographiques faits à Lyon semblent dus à des amateurs : Aimé de Penhouet en 1817, puis Fructus et Julie Boily, à des dates qu'il est difficile de préciser. Le premier atelier lithographique lyon- nais fut créé au début de 1818 ; on lit en effet, dans le numéro du 2 mai 1818 du journal Affiches, annonces et arts divers de Lyon, l'entrefilet suivant : « Une nouvelle et première Lithographie vient de s'établir à Lyon sous la direction de MM. Lefèvre et Hoeth ; leur première production est un emblème sur la perte de M. le Comte de Fargues, maire de cette cité : elle se trouve chez Hoeth, l'un des directeurs, qui tient le dépôt général des Lithographes de Paris et de Mulhouse *, montée de la Glacière ». L'« emblème » en question montrait la Ville de Lyon et un Amour pleurant le maire défunt auprès d'une stèle élevée à sa mémoire, et, dans le fond, la silhouette du coteau de Fourvière. La légende portait la mention suivante : « première Lithogr. de Lyon sur piere de Beley, de L. C. & H. »3. En 1824, l'atelier lithographique de H(orace) Brunet et Cie, qui paraît avoir succédé au précédent, était installé montée de la Glacière, 7 (aujourd'hui rue Romarin) et rue Saint-Polycarpe 3. 1. Les établissements créés par Geoffroy Engelmann à Mulhouse en 1815 et à Paris en 1816. 2. Charles Lefèvre, peintre et lithographe. Hoeth, peintre-décorateur et verrier, marchand de gravures à Lyon, rue Romarin, en 1809. En 1822-1834, les eaux-fortes de de Boissieu sont en vente, à Lyon, chez Arnaud Hoeth. 3. Il existe à Lyon, en 1827, 4 imprimeurs lithographes (Béraud, Horace Brunet, Mlle Decomberouge et Boiron, Pierre-André Palley) et 5 imprimeurs en taille-douce tous qualifiés « graveurs ».