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Antoine Giraud qui fut chargé, en 1819, du tirage des eaux-fortes de J. J.
de Boissieu, mort en 1810.
      En tout cas, Antoine Giraud est qualifié « imprimeur en taille-douce »
lorsque, à vingt-trois ans et encore mineur, il épouse à Saint-Nizier, le
 8 mai 1774, Marie Giraud, fille, comme lui, d'un affaneur. Ses témoins,
encore des Giraud, étaient tous deux jardiniers.
      La notice reproduite par M. Grand-Carteret nous apprend que le jeune
imprimeur s'était établi, en 1772, rue Bonnevaux ; une carte-adresse de sa
maison, qu'il grava entre 1774, date de son mariage, et 1789, donne en effet son
adresse «rue Bonneveau, maison Brossette, l'allée qui traverse au puit-pelu».
     Parallèles à la rue Palais-Grillet, la rue Bonnevaux (absorbée, depuis,
par la rue Impériale ou de la République) et la rue des Générales, qui la
prolongeait au nord, allaient, à cette époque, de la rue Port-Charlet (au-
jourd'hui rue Ferrandière) à la rue Grenette. La maison Brossette porta,
depuis 1789 ou 1790, le n° 56 de la rue Bonnevaux ; elle piit le numéro 16
lorsque, vers 1812, on numérota les maisons par rue, au lieu de les numé-
roter par îlot.
      C'est dans cet immeuble — où le jeune imprimeur avait à la fois son
atelier et son domicile — que, de 1774 à 1798, sa femme Marie Giraud lui
donna treize enfants, six filles et sept garçons. Trois de ceux-ci suivirent la
profession paternelle et aidèrent de bonne heure leur père, comme appren-
tis ou ouvriers : Jacques, né le 17 octobre 1776, Aimé, né le 8 décembre
1777, et Michel Marie, qu'on appela Michel, né le 17 février 1788.
      Nourrir et habiller tout ce petit monde était une lourde tâche ; aussi la
carte-adresse dont il vient d'être parlé mentionne-t-elle, après avoir vanté
les impressions et les gravures d'Antoine Giraud, que « son épouse tient
fabrique de Filoche brodée et autres ».
      En 1793, le loyer du ménage est de trois cents francs et le coll.ecteur
des impositions évalue le revenu du chef de famille à neuf cents francs. En
1808, Antoine Giraud a encore avec lui cinq de ses enfants ; il occupe avec
eux deux pièces au troisième étage et emploie trois ouvriers. Les aînés de
ses fils ont quitté le foyer familial : Jacques, graveur en taille-douce rue
Mercière, s'est marié le 11 septembre 1798 ; Aimé est graveur sur métaux,
rue Buisson, 21, en 1810.