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— 372 — consentait pas à leur rien acheter 5. Il faut compter aussi avec les périls de courses de ce genre, résultant du peu de stabilité politique de ce pays ; les marchands furent égorgés à Noviodunum et l'on se partagea leur argent et leurs chevaux, en même temps que la garde romaine qui y avait été laissée 6. A Cabillo, on se contenta de faire sortir de la place ceux que le négoce avait fait s'y arrêter i. Ces mercatores, allant d'un pays à un autre sans s'inquiéter des opérations militaires, colportaient les nouvelles ; jadis, lorsque l'Italie en était au point où se trouvait la Gaule du I er siècle avant J.-C, ils avaient joué le même rôle ; nous les trouvons dans les guerres d'Etrurie et de Véies 8 . Pendant la guerre des Gaules c'est par eux que les Bretons sont informés des projets de César a. Ce que ces marchands portaient aux Gaulois c'étaient en partie des produits naturels du sol que ne possédait pas le sol gaulois, surtout le vin IO, c'étaient aussi certaines races de chevaux, dont les Gaulois étaient friands I1, mais, surtout, c'étaient des produits manufacturés de toutes sortes, des objets d'or ou d'argent, ou même, dans les régions où il manquait, le bronze I3, En échange, les marchands rapportaient de Gaule quelques matières premières, sans doute le produit des mines L3, puis des esclaves. Une lettre (5) Commes les Nervii (Idib. II, 15) ou les Belges (Ibid. I, 1). (6) Itaque, interfectis Novioduni custodibus, quique eo negotiandi aut itineris causa convenerant, pecuniam atque equos inter se partiti sunt (Ces. Bell. Gall. VII, 55). (7) M. Aristium tribunum mililum, iter ad legionem facientem, data fide, ex oppido Cabillono educunt : idem facere cogunt eos, qui negotiandi causa ibi constiterant. Hos continuo in itinere adorti, omnibus impedi- mentis exuunt ; répugnantes diem noctemque obsident ; multis utrimque interfectis, majorem multitudinem ad arma concitant. (Ibid. VII, 42). (8) Hinc Etruriae principum ex omnibus populis conjurationem de bello, ad fanum Voltumnae factam, mercatores afferebant (Tite-Live, VI, 2). —Itaque cum renuntiatum a mercatoribus esset, negata Veientibus auxilia (Id. IV, 24). (9) Consilio ejus (de César) cognito et per mercatores perlato ad Britannos (Ces. Bell. Gall., IV, 21). (10) C'est surtout à cause du vin qu'ils importaient que les Nerviens ne veulent pas recevoir les mer- catores. (Ibid, II, 15). — Cf. aussi les Suèves (IV, 2). (11) Les Suèves ne veulent rien acheter quin etiam jumentis, quibus maxime Gallia delectatur, quaeque impenso parant pretio, Germant importatis non utuntur (Ibid. IV, 2). (12) Les Bretons, dit César (V, 12), aère utuntur importato. (13) Mines de fer en Gaule, très exploitées. Les Gaulois sont habiles à pratiquer des cuniculi... eo scientius, quod apud eos magnae sunt ferrariae, atque omne genus cuniculorum notum atque usitatum est. (Ces. Bell. Gall. VII, 22). — Mines de cuivre... même idée : sunt longe peritissimt Aquitani, propterea quod multis locis apud eos aerariae secturae sunt. (Ibid. III, 21). — Mines de plomb, Nascitur ibi (en Bretagne) plum- bum album in mediterraneis regionibus, in maritimis ferrum, sed ejus exigua est copia. (Ibid. V, 12).